Ivo Livi dit Yves MONTAND, est né le 13 octobre 1921 à Monsummano Terme, en Toscane en Italie, et est mort le 9 novembre 1991 à Senlis dans l’Oise.
Alors qu’il n’a que deux ans Yves MONTAND quitte l’Italie et le fascisme avec ses parents direction Marseille. Après une enfance difficile où il est considéré avant comme un immigré, Ivo se passionne alors pour le cinéma et notamment les comédies musicales américaines, avec pour idole Fred Astaire.
En 1929 la famille Livi obtient la nationalité française et le petit Ivo devient alors Yves. Trois ans plus tard, son père dépose le bilan de son affaire de fabrique de balais, et pour aider la famille Yves qui fait plus vieux que son âge décide de trafiquer ses papiers pour se faire engager dans une fabrique de pâtes.
Yves MONTAND enchaînera alors les petits boulots comme livreur, serveur, avec de devenir apprenti dans le salon de coiffure pour dame où travaille sa sœur, qui le pousse à obtenir un CAP dans ce domaine. Finalement c’est au Dock de Marseille qu’il travaillera.
En 1938, Yves MONTAND se fait engager comme chauffeur de salle dans un cabaret de Marseille, et participe assez rapidement à la première partie ouverte aux amateurs. Le jeune Yves y reprend les titres de Charles TRENET, de Maurice CHEVALIER mais imite également FERNANDEL et les personnages de Walt Disney. Rapidement le patron du cabaret décidé de l’aider. Yves Livi devient alors Yves MONTAND, et travaille son jeu de scène avec Francis TROTTEBAS et prend des cours de chant avec Marguerite FRANCELLI.
Rapidement Yves MONTAND enchaîne les galas, et commence à se faire un nom, au point de vouloir faire l’Alcazar de Marseille, mais pour cela il lui faudra un répertoire bien à lui. Ainsi il fait appel à Hubert MELONE, connu sous le nom de Charles HUMEL, un auteur-compositeur aveugle, qui lui écrit deux chansons : « Y’a du swing partout », qui ne sortira jamais, et « Dans les plaines du Far-West », qui sera son premier succès. Yves fera l’Alcazar le 21 Juin 1939 et ce sera un triomphe. La guerre arrivant,
Yves MONTAND devient manœuvre aux Chantiers de Provence, mais sera vite renvoyé. Il continuera alors à chanter dans des cafés et des cabarets, ou encore dans des cinémas, avant de revenir vers les Docks. Heureusement Francis TROTTEBAS en Janvier 1941 lui permet de continuer dans la musique et de façon plus sereine et fait une seconde date très réussi à l’Alcazar où il se fait remarquer par le producteur Émile AUDIFFRED, qui prend en charge sa carrière. Il le fait passer en première partie de Rina KETTY à Lyon, le permet de chanter à l’Odéon de Marseille et se produit dans toutes les villes du Sud avant d’obtenir le premier rôle dans Un soir de Folie monté par Émile AUDIFFRED.
Yves MONTAND est envoyé aux chantiers de la jeunesse créés par Vichy, durant une année avec de reprendre la scène. Sous l’occupation, Yves gagne bien sa vie mais reste persécuté à cause de son nom, Livi, qui pourrait le faire envoyer en Allemagne, mais malgré ça il décide tout de même de partir pour Paris.
En 1994 à Paris, Yves MONTAND enchaine les concerts à l’ABC, à Bobino aux Folies-Belleville et au célèbre Moulin Rouge, où il passe, fin juillet, en première partie d’Édith PIAF. Une rencontre qui changera pour toujours sa vie. Soutenue par la chanteuse, Yves rencontre des personnalités importantes dans le milieu comme Loulou GASTÉ, Jean GUIGO, Henri CONTET, LOUIGUY, Marguerite MONNOT, Philippe-Gérard.
Amant D’Edith PIAF pendant un temps, Yves profite des précieux conseils de la chanteuse pour se faire un nouveau répertoire, travailler son jeu scènique, et part en tournée tout l’automne avec l’interprète de « L’Hymne A L’Amour ». Si le public ne porte que peu de considération pour lui, Edith ne lâche rien, et lui écrit même plusieurs titres comme « Elle a… » et « Mais qu’est-ce que j’ai (à tant l’aimer) » qui seront des succès.
Le 15 Mai 1945, Yves MONTAND enregistre ses premiers titres que sont « Luna Park », « Dans les plaines du Far West », « Elle a… », « Il fait des… ». Sa première grande scène Yves la fera en Octobre 1945 à L’Etoile grâce à Edith PIAF. Un succès qui le poussera à jouer plusieurs semaines à l’Alhambra. 1945 marquera également les débuts au cinéma de Yves MONTAND, dans Étoile sans lumière de Marcel BLISTÈNE, avec Édith PIAF.
L’année suivante il enchaine avec Les Portes de la nuit de
Marcel CARNÉ, qui sera un échec. Face à la montée en puissance d’Yves MONTAND, Edith PIAF décide de couper court à leur relation, de peur que le chanteur ne lui fasse trop d’ombre. Yves se réfugie alors dans la musique et dévoile cinq nouveaux titres dès novembre 1945. Lors de son passage au Club des Cinq à Montmartre, Francis LEMARQUE présent, décidé de lui offrir trois chansons : « Ma douce vallée », « Bal, petit bal » et « Tueur affamé ». Des titres qui marquent le début d’une grande collaboration.
L’année suivante, Yves MONTAND signe un contrat de sept ans avec Warner. Ayant toujours Edith PIAF dans la tête et dans la peau, Yves MONTAND multiplie les scènes et les projets et s’engage dans l’operette Le Chevalier Bayard qui sera un échec. Cette même année, il engage le pianiste Bob CASTELLA qui restera avec lui toute sa carrière en tant qu’ami et accompagnateur. Jacques PRÉVERT, lui fait rencontrer le guitariste Henri CROLLA avec qui il va collaborer quelques années.
De là il enchaine les enregistrements comme « C’est si bon », « Clopin-clopant », « À Paris », « Les cireurs de souliers de Broadway », « Les enfants qui s’aiment » ou bien encore « Les feuilles mortes ». Son ami Prévert lui fait découvrir La Colombe d’Or, une auberge de Saint-Paul-de-Vence où Yves fera la connaissance de Simone SIGNORET le 19 août 1949. C’est un coup de foudre et ils ne se quittent plus. L’actrice met un temps sa carrière entre parenthèses et après son divorce avec le réalisateur Yves ALLÉGRET, ils vivent ensemble place Dauphine.
En 1951 il se lance dans une sorte de One Man Show, où il enchaine plus de vingt chansons. Un show qui marquera l’histoire de la musique et influencera de nombreux artistes. Un spectacle qui en 1953, restera à l’affiche à l’Étoile pendant 8 mois à guichets fermés, un record.
Le 22 décembre 1951, Simone SIGNORET et Yves MONTAND se marient.
En 1953, Yves MONTAND, joue dans le film d’Henri-Georges CLOUZOT Le Salaire de la peur, et marque ainsi sa carrière cinématographique avec son premier grand rôle qui lui permet d’obtenir ce qui sera la Palme d’or à Cannes. Cette année là, la chanson « Quand un soldat », écrite par Francis LEMARQUE est interdite.
En 1954, le couple achète une propriété à Autheuil-Authouillet, en Normandie une maison qui verra passé les personnes les plus célèbres de l’époque comme Jean-Paul SARTRE, Simone DE BEAUVOIR, Serge REGGIANI, Pierre BRASSEUR, Luis BUNUEL, Jorge SEMPRUN.
L’année suivant le couple monte sur scène pour la pièce Les Sorcières de Salem de l’écrivain Arthur MILLER. Le succès est tel que les représentations durent jusqu’à Noël 1955.
En 1956 alors qu’il s’apprête à partir en tournée en URSS, les les chars de l’Armée rouge envahissent Budapest, en Hongrie, mais malgré le danger il y va pour chanter les Soviétiques à Moscou, où il rencontre Nikita KHROUCHTCHEV.
L’année suivante Yves MONTAND part en tournée dans tout le bloc de l’Est, mais c’est un sentiment amer qui le ronge en rentrant notamment après avoir vu comment le communisme était appliqué dans cette zone du monde.
En 1959 direction Broadway avec Simone SIGNORET. Lors de sa grande première le 22 Décembre, Yves MONTAND est applaudi notamment par Montgomery CLIFT, Lauren BACALL, Ingrid BERGMAN et Marilyn MONROE. Un véritable triomphe avec pas moins de seize rappels avant de partir faire des récitals à Hollywood, San Francisco et Montréal. Véritable vedette internationale, il se produira à New York en 1961 et sera de retour à Broadway en 1963.
Yves MONTAND accomplit également avec succès plusieurs tournées à travers le monde, au Canada et au Japon. La vie américaine du couple MONTAND-SIGNORET, est une succès. Yves joue dans le film Le Milliardaire de George CUKOR, avec Marilyn MONROE, et en Avril 1960 Simone reçoit l’Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans Les Chemins de la haute ville de Jack CLAYTON.
Alors qu’elle part ensuite pour Rome, Yves restera à Hollywood avec Marilyn pour un film et leur complicité ira beaucoup plus loin que de simples partenaires de travail. Si de cette idylle, Marilyn perdra son mari, Simone elle gardera la tête froide malgré l’acharnement de la presse. S’il tourne encore le film Sanctuaire de Tony RICHARDSON avec Lee REMICK, Yves MONTAND décline d’autres propositions et retourne en France
En octobre 1961, Yves MONTAND triomphe encore à Broadway, au Golden Theater, où il chante durant huit semaines. En 1962, c’est dans le monde entier qu’il se produit.
L’année suivante retour à Paris et plus précisément à L’Etoile, où il comprend que le métier est en train de chanter. L’année suivante il effectue une longue tournée qui le mène de l’Angleterre au Japon.
Début 1963, il chante à Paris à l’Étoile, où, bien que sa popularité soit sans faille, il constate que tout est en train de changer dans le métier avec la nouvelle génération.
Dès 1964, Yves MONTAND prend la décision de se consacrer entièrement ou presque au cinéma, et tournera notamment avec Costa-Gavras, pour le film Compartiment tueurs qui permettra à Yves MONTAND d’assoir sa réputation dans ce domaine, et tournera par la suite sous la direction de Alain RESNAIS, René CLÉMENT, Claude LELOUCH, Philippe DE BROCA, Jean-Pierre MELVILLE, Gérard OURY, Jean-Luc GODARD sans oublier Claude SAUTET avec qui il tourne trois films et deviendra rapidement l’un des acteurs les plus populaire. Costa-Gavras, adapte en 1970 L’Aveu d’Artur London publié en 1968 qui dénonce ce qu’il se passe dans les pays de l’Est et ce qui a déplu à Yves MONTAND lorsqu’il y est allé. interprétation magistrale retiendra l’attention et permettra de faire comprendre au grand public l’ampleur de la répression dans les pays du bloc soviétique.
En septembre 1968, Yves MONTAND redevient chanteur le temps de se produire à l’Olympia. Il crée « La bicyclette » et « Mon frère ».
En février 1974, pour soutenir les réfugiés chiliens et condamner le coup d’état du général Pinochet, Yves MONTAND donne un récital unique à l’Olympia. Un film sera d’ailleurs tourné autour de la préparation de ce concert. Il faudra attendre encore sept longues années pour retrouver Yves en tant que Chanteur avec l’album « MONTAND d’hier et d’aujourd’hui » avec une résidence de trois mois à l’Olympia puis une grande tournée en province avant un retour de trois semaines à l’Olympia durant l’été 1982 avant de partir dans une tournée mondiale au Brésil, aux États-Unis, au Canada et au Japon.
Le 30 septembre 1985, Yves MONTAND tourne les films Jean de Florette et Manon des Sources de Claude BERRI et apprend à ce moment là le décès de Simone SIGNORET d’un cancer à l’âge de soixante-quatre ans. La dernière compagne d’Yves MONTAND sera Carole AMIEL, son assistante sur la tournée de 1982, avec qui il entretenait déjà une liaison au moment où disparaît Simonne SIGNORET. Avec elle, il aura son seul enfant, Valentin, né le 31 décembre 1988.
Il tourne encore trois autres films : Trois places pour le 26 de Jacques DEMY (1988), Netchaïev est de retour de Jacques DERAY en 1991 et IP5 de Jean-Jacques BEINEIX.
Le 9 novembre 1991, au lendemain du dernier jour de tournage du film de Jean Jacques BEINEIX, où son personnage décède d’une crise cardiaque, Yves MONTAND meurt d’un infarctus du myocarde à l’âge de 70 ans. Il meurt à l’hôpital de Senlis et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise aux côtés de Simone SIGNORET, la seule femme à laquelle il fut marié.