Pierre PERRET est né le 9 juillet 1934 à Castelsarrasin. Il est auteur-compositeur-interprète, résidant dans la commune de Nangis en Seine-et-Marne. Ses parents Maurice et Claudia tiennent un café, le Café du Pont (un film sera par ailleurs réalisé sur son histoire par Manuel POIRIER en 2009, peu convaincant selon l’intéressé), dans lequel il passera une grande partie de son enfance, apprenant par là même de nombreux argots et langages de métiers.
C’est à 14 ans que Pierre PERRET intègre le Conservatoire de musique de Toulouse et s’inscrit parallèlement au Conservatoire d’art dramatique. Il obtiendra à 19 ans un premier prix de saxophone, et commencera à jouer dans des bals et des fêtes familiales avec son premier orchestre de quatre musiciens.
De 1953 à 1956, Pierre PERRET est à l’armée. Il visite régulièrement l’écrivain Paul LÉAUTAUD jusqu’à la mort de celui-ci en 1956. Pierre PERRET fait également la connaissance de Georges BRASSENS qui l’encourage à écrire et composer, et fréquente de plus en plus le milieu de la chanson parisienne. En 1956, il accompagne à la guitare la jeune chanteuse Françoise MARIN dans le cabaret La Colombe. Il y dévoilera ses premières chansons. Michel VALETTE le patron des lieux lui propose alors de l’engager pour chanter, mais Pierre PERRET refuse dans un premier temps, trop timide. Finalement, c’est avec succès qu’il y fera ses débuts de chansonnier.
L’année suivante, alors qu’il habite avec Françoise MARIN, il est remarqué un soir par Boris VIAN, Jacques CANETTI et surtout Emile HEBEY, qui deviendra son agent. Présenté par ce dernier à Eddie BARCLAY, Pierre PERRET signe son premier contrat et enregistre « Moi j’attends Adèle », son premier 45 tours.
En 1958, Pierre PERRET continue la tournée des cabarets parisiens et sillonne les routes de France et d’Afrique en première partie du groupe américain THE PLATTERS. C’est dans les bureaux de sa maison de disques, qu’il fera la connaissance de Simone MAZALTARIM qui deviendra son épouse et qu’il rebaptisera, des années plus tard, Rébecca.
En 1963, Pierre PERRET connaît son premier succès avec la chanson « Le Tord Boyaux ». Il quitte Barclay pour Vogue, et Lucien MORISSE devient son nouvel agent artistique.
En 1966, la chanson « Les jolies colonies de vacances » est un grand tube populaire. Pierre PERRET se produit pour la première fois à l’Olympia en novembre, enchaînant avec le succès de « Tonton Cristobal » l’année suivante.
Dès 1969, Pierre PERRET décide de s’autoproduire en fondant les éditions Adèle. Puis il fait ses premiers pas au cinéma dans « Les étoiles de midi », suivi des « Patates ».
Son plus gros succès sera « Le zizi », en 1975 (quatre ans après celui de « La cage aux oiseaux »). Puis viendront « Lily » en 1977, devenu un classique des chansons anti-racistes, ou « Mon p’tit loup » deux années plus tard. Pierre PERRET écrira également sur la famine (« Riz pilé »), l’écologie (« Vert de colère »), la guerre (« La petite Kurde »), le tabac (« Mourir du tabac »), l’avortement (« Elle attend son petit »), la vie des travailleurs (« Ma nouvelle adresse ») ou la remontée du fascisme (« La bête est revenue »).
Auteur jouant sur les mots et la musicalité de la langue française, Pierre PERRET ne dénigre pas pour autant l’argot, qu’il emploie à dessein dans de nombreux textes (il a notamment réécrit les fables de La Fontaine). L’interprète dans un style apparemment naïf, voire enfantin, avec candeur et humanisme pose nombre de questions pertinentes qu’il déclame avec un sourire malicieux.
En 2007, Pierre PERRET dévoile « Le plaisir des Dieux », un disque de chansons paillardes. Il interprète, et parfois réécrit, certaines de ces chansons, comme l’avait fait Georges Brassens.
En 2010 sortira son opus « La femme grillagée » qui là encore fera parler de lui par ses textes engagés sur le port du voile. « Je l’ai commencé bien avant que ce soit un sujet d’actualité et de polémique. Ça me semblait déjà tellement aberrant qu’à notre époque, on puisse accepter que des femmes fassent l’objet d’un tel avilissement, que je ne pouvais qu’écrire une chanson sur le sujet. Le risque aussi est qu’elle puisse être récupérée de toutes parts, notamment par le Front National comme un pamphlet anti-islam, ce qui n’est pas le cas. La banalisation des pensées d’extrême droite, de l’usage de la croix gammée et de l’histoire d’Hitler, me fout vraiment la trouille. J’avais déjà écrit « La bête est revenue » sur ce sujet il y a quelques années. Marine Le Pen est beaucoup moins extrémiste et plus fédératrice que son père. Elle n’en a pas les outrances ce qui est assez rassurant pour son électorat, qui finit par trouver qu’elle est assez raisonnable, et qu’on fond tout le monde pense un peu ce qu’elle dit. C’est donc beaucoup plus dangereux ! » déclare alors Pierre PERRET au magazine « Platine ».
Pierre PERRET évoque également au sein de ce disque, les thèmes des femmes battues (« Femmes battues ») « On ne fait jamais rien contre le mec qui cogne. On l’avertit et on le somme de se calmer, c’est tout ! Après il ressort les mains dans les poches. Tant qu’il n’aura pas tuer quelqu’un, il ne sera pas puni. C’est la réalité, je n’invente rien », du sexe (« Le cul »), des enfants défavorisés dans les pays en guerre souffrant de famine (« Les enfants de là-bas »), de l’inconstance en amour (« Un jour ça va »), du plaisir féminin (« Clémentine »), ou des internautes frustrés derrière leur écran (« La mère des cons »). « Je vois de telles raclures de bidet dans les commentaires anonymes d’internautes sur tel ou tel sujet… Dans l’absolu, c’est pour moi la pire expression de la bassesse humaine. Comme je l’ai écrit, ils échangent entre eux la diarrhée de leur cerveau : je le pense fermement. Si la race des cons n’est jamais éteinte, c’est que la mère des cons est toujours enceinte. Le paradoxe c’est que le con croit que c’est les autres qui le sont. Si les enfants de pays occidentaux se penchaient sur le film qui se déroule en face, ils mesureraient déjà la chance qu’ils ont d’être vivants et en bonne santé, avec des parents qui les aiment. Au lieu de ne rien foutre à l’école ou de passer des heures devant leur écrans, ils réfléchiraient peut être un peu plus » poursuit-il.
Chanteur populaire et auteur reconnu, Pierre PERRET s’illustrera toute sa carrière par un répertoire hétéroclite composé tour à tour de chansons enfantines, comiques, grivoises, légères ou engagées, qui naviguent entre humour et tendresse. En marge de la chanson, il a publié de nombreux ouvrages sur la langue française, mais aussi plusieurs sur la gastronomie, son autre grande passion.