Dès sa jeunesse, Marvin GAYE chante des gospels au sein de l’église paternelle. Quotidiennement battu par son père, Marvin GAYE s’engage dans l’Air Force en 1956 afin d’échapper à cette violence.
De retour à Wahington en 1957, il se tourne alors vers la musique et plus particulièrement les groupes de Doo-Wop, très nombreux dans cette ville (The Clovers, The Dreamtones, The Rainbows…). Marvin Gaye avait déjà fait partie d’un groupe de Doo-Wop lorsqu’il était au collège : The DC Tones, et avec un de ses membres et un membre des Raibows, ils forment The Marquees et enregistrent deux singles pour le label Okeh en 1957. C’est à cette époque que le leader des Moonglows, Harvey Fuqua, les remarque et les engage afin de remplacer son groupe dont il s’est séparé peu de temps auparavant. Par l’intermédiaire de cet homme, Marvin GAYE va enregistrer de nouveau et participer à des séances studio pour Chuck berry ou encore Etta James, dont Harvey Fuqua est le compagnon.
Au début des année 60, le Doo-Wop est sur le déclin et Marvin GAYE décide de suivre Harvey Fuqua à Détroit où ce dernier vient de monter un label qui porte son nom : Harvey. Désormais séparé d’ Etta James, Harvey Fuqua s’affiche avec une jeune fille du nom de Gwen Gordy. Son frère Berry a lui aussi monté son label, Motown, et rencontré le succès avec les Miracles et leur hit Shop Around à la fin 1960. Toujours à la recherche de nouveaux talents, Berry Gordy décide d’engager Marvin GAYE en tant que batteur de studio et de tournée pour les Miracles (le groupe de Smokey Robinson, autre icône de la Motown) et le jeune Stevie WONDER. Sa rencontre avec Anna Gordy, autre soeur de Berry Gordy, va précipiter les choses et Marvin Gaye se voit donc proposer d’enregistrer un disque. Ce premier album intitulé The Soulful Moods of Marvin Gaye lorgne plutôt vers le jazz crooner que vers le Rhythm & Blues.
Un an plus tard, en 1962, les singles « Stubborn Kinda Fellow », puis « Pride and Joy » lui permettent de goûter au succès commercial, confirmé ensuite par la sortie de plusieurs albums live.
Motown est consciente du potentiel sentimental de son poulain et la plupart de ces disques se révèleront de véritables succès commerciaux. Ils vont permettre à Marvin GAYE d’asseoir un statut de sex-symbol auprès du grand public. Mais le bonheur n’est pas fait pour Marvin GAYE qui dès 1967 tente de mettre fin à ses jours, accablé par des problèmes récurrents avec sa femme et surtout très affecté par les premiers signes de la maladie qui emportera Tammi Terrell trois ans plus tard. Cette dépression marque un véritable tournant dans sa carrière. Lorsqu’il sort I Heard It Through The Grapevine en 1968, qui le propulse en tête des classements Pop et R&B, son malaise lui donne un nouvel élan artistique. Il abordera dorénavant le thème de l’amour d’une manière plus désenchantée.
Alors que Berry Gordy, patron de la Motown, décide de transférer ses bureaux en Californie, Marvin GAYE en profite pour écrire et produire intégralement son nouvel album intitulé What’s Going On. Sorti en 1971, cet opus est une véritable révolution, non seulement par les thèmes abordés dans les différentes chansons (guerre du Vietnam, violences urbaines, écologie) mais aussi par la manière dont Marvin GAYE va enregistrer les lignes vocales. De cet album sera extrait nombre de singles dont la plupart resteront en haut des charts plusieurs semaines de rang : « What’s Going On », « Inner City Blues (Make Me Wanna Holler) », « Mercy Mercy Me (The Ecology)… ».
Mais son plus grand succès commercial était à venir. En 1973, Marvin GAYE sort Let’s Get It On, album tout aussi remarquable mais qui, contrairement à son autre œuvre maîtresse, traite plus souvent de sexualité que de problèmes idéologiques.
Il se décide à retourner sur scène pendant l’été 1974 et Motown en profite pour sortir un live sobrement intitulé Marvin Gaye Live !. L’album se vend tout aussi bien que ses précédents.
En 1982, Motown accepte de vendre le contrat de Marvin GAYE à CBS et l’album Midnight Love sort à la fin de l’année. Grâce au morceau intitulé « Sexual Healing », l’album se vend bien et il en profite donc pour retourner dans son pays natal. Il obtient même deux Grammy Awards pour ce dernier album. Mais l’homme reste enfermé dans une dépression profonde et une extrême dépendance à la cocaïne. Sa paranoïa est à son apogée à la fin de sa tournée promotionnel fin 1983.
Marvin GAYE décide de retourner vivre auprès de sa mère à Los Angeles. C’est là qu’une dispute avec son père va tourner au drame. Après l’avoir frappé, ce dernier se saisit d’un fusil (offert par Marvin GAYE lui même) et lui tire dessus à deux reprises. Il meurt sur le coup. L’annonce de son décès est vécue comme un traumatisme par la communauté afro-américaine. De vibrants hommages et autres albums posthumes vont se succéder des années durant (tel l’inespéré Vulnerable sorti en 1997, totalement inédit) . Artiste torturé, chanteur au phrasé remarquable, aspirant à la paix et à l’amour, Marvin GAYE reste une source intarissable d’influence pour tous ceux qui restent connecté avec le coeur.