Line RENAUD vient au monde sous le patronyme de Jacqueline ENTE, le 2 juillet 1928, à Pont-de-Nieppe près d’Armentières, dans le Nord de la France. Sa mère est sténodactylo et son père est camionneur dans une usine de textile.
À 7 ans seulement, la petite fille remporte un concours de chant amateur. Adolescente, la future Line RENAUD répond à une audition pour entrer au Conservatoire de Lille, ignorant que la recherche concerne en fait des chanteurs classiques. Arrivée devant le jury, elle chante un blues très populaire écrit par Louis GASTÉ: « Sainte-Madeleine ».
Louis dit Loulou GASTÉ est à cette époque l’un des plus connus parmi les compositeurs à succès. Engagé à 18 ans pour accompagner Joséphine BAKER, il a notamment participé à la création du célèbre orchestre de Ray VENTURA et ses Collégiens, puis a enregistré en duo à la guitare, avec Django REINHARDT.
Suite à cette audition, Jacqueline ENTE devient alors Jacqueline RAY, et commence à défendre un répertoire basé sur les chansons de… Loulou GASTÉ.
En 1945, au lendemain de la guerre enfin terminée, la chanteuse décide de tenter sa chance à Paris, décrochant un premier engagement aux Folies Belleville, l’un des prestigieux music-halls de l’époque. Puis, c’est à Radio Luxembourg, où elle chante dans les émissions très populaires du dimanche matin, qu’elle choisit de s’appeler Line RENAUD, et de réaliser ses débuts nationaux. Line RENAUD signe un contrat avec les disques Pathé Marconi, enregistre » Ma cabane au Canada « , une composition de Loulou GASTÉ, et décroche un tube. Line RENAUD réalisera la première partie d’Yves MONTAND au Théâtre de l’Etoile.
Après une énorme tournée à travers l’Europe et l’Afrique, Line RENAUD devient la vedette de l’ABC, mythique music-hall des années 50, et enchaîne les succès: « Ma petite folie », « Etoile des neiges » (repris en 1988 par Simon et Les MODANAIS) ou « Le chien dans la vitrine ».
Elle épouse parallèlement Loulou GASTÉ, à la mairie du 17ème arrondissement de Paris.
Au cinéma, Line RENAUD tourne « Ils sont dans les vignes » de Robert VERNAY dès 1951, puis en 1952 « Paris chante toujours » de Pierre MONTAZEL, dont Loulou GASTÉ écrit les musiques, et en 1953 « La route du bonheur » de Maurice LABRO. En 1954, Line RENAUD est à l’affiche du Moulin Rouge.
Durant les années 50 et 60, l’Amérique se prend d’affection pour Line RENAUD; En Angleterre, elle a sa propre émission de télévision hebdomadaire « Paris-Picadilly ». Line RENAUD chantera en Espagne et au Portugal, au Canada. En France, Line RENAUD crée en 1973 un show à l’américaine, puis « Paris-Line », quatre ans au Casino de Paris, dont la dernière coïncidera avec l’anniversaire de ses trente ans de carrière.
Durant les années 80, Line RENAUD – très proche de Thierry LE LURON, s’engagera dans le caritatif, créant l’Association des Artistes contre le Sida, en 1985. Elle organisera des événements artistiques et télévisés permettant de recueillir des fonds pour aider la recherche.
Line RENAUD poursuit par ailleurs le théâtre (« Folle Amanda » en 1986) et le cinéma (« La folle journée ou le mariage de Figaro » en 1988). En 1989, Line RENAUD fête avec le Japon, le Bicentenaire de la Révolution Française avec un festival de la chanson française dont elle sera la vedette.
Début 1995, Loulou GASTÉ décède à leur domicile de Rueil-Malmaison. Line RENAUD décide de se jeter à corps perdu dans le travail pour atténuer son immense chagrin. Une nouvelle adaptation de « La visite de la vieille dame » de Friedrich DURRENMATT au théâtre, « Les filles du Lido » (avec son amie Annie GIRARDOT) à la télévision, « J’ai pas sommeil » ou « Belle maman » (avec Catherine DENEUVE) au cinéma.
En 1998, Line RENAUD s’engage auprès de Pascal OBISPO au sein de l’association Ensemble contre le Sida. Paraîtront deux albums caritatifs : « Ensemble » avec le tube « Sa raison d’être », et « Noël Ensemble », deux ans plus tard.
En juin 1999, Simone ENTÉ, la maman de Line RENAUD s’éteint à 94 ans. En septembre, Line RENAUD présente aux Etats-Unis des extraits de la comédie musicale « Notre-Dame de Paris », dont elle a convaincu des investisseurs américains de produire une version anglaise.
Durant les années 2000, Line RENAUD poursuit la télévision, le théâtre (« Très chère Mathilde » d’Israël HOROVITZ, « Fugueuses » de Pierre PALMADE), le cinéma (« Chaos » et « 18 ans après… » de Coline SERREAU, « Le courage d’aimer » de Claude LELOUCH, et surtout « Bienvenue chez les Ch’tis » de Dany BOON, dans lequel elle joue la mère de ce dernier; Dépassant le nombre d’entrées réalisées par « La grande vadrouille » et devenant alors, avec 20 479 826 entrées, le deuxième meilleur score du box-office français, derrière « Titanic »).
Les années 10 permettront à Line RENAUD de publier un nouvel album. Après trente ans d’absence, elle revient à la chanson et enregistre « Rue Washington » chez Warner Music. Réalisé par Dominique BLANC-FRANCARD, l’opus inclus deux duos: avec Johnny HALLYDAY (son filleul dans le métier), « Un monde merveilleux » – reprise en français de « What A Wonderful World », et avec Mylène FARMER « C’est pas l’heure ». Collaborent entre autres à ce projet, Julien CLERC, Christophe MAÉ, GRAND CORPS MALADE, Marc LAVOINE, Michel DELPECH, Salvatore ADAMO, ou encore Alain CHAMFORT. Les 24 et 25 mai 2011, Line RENAUD est en concert, pour la première fois de sa carrière, à l’Olympia.
Politisée et proche de Jacques CHIRAC pour lequel elle chantera dans des meetings du RPR, Line RENAUD ne s’engagera pas en faveur de Nicolas SARKOZY en 2007, mais soutiendra Bertrand DELANOË lors des élections municipales de 2008, à Paris.
Line RENAUD a été décorée de l’Ordre national de la Légion d’honneur en 1994, et de l’Ordre national du Mérite, en 2008.