Née le 18 novembre 1960 dans un quartier de l’ouest londonien, à Chiswick, dans une famille de musiciens qui s’installe dans le Hertfordshire quand elle a neuf ans, Kim WILDE se passionne pour les Beaux-Arts jusqu’à une année préparatoire au réputé St. Albans College of Art & Design. Comme elle est douée d’un joli filet de voix haut-perché et d’une plastique agréable, un ami de son père, le célèbre producteur Mickie Most, la signe sur son label Rak en 1980.
Le succès est immédiat et foudroyant pour Kim WILDE. En France, ce « Kids in America » bien ficelé est n°4 en juin 1981, six mois après sa sortie. Les stations de radio FM naissantes en font aussitôt l’un de leurs titres fétiches, mais il faut du temps pour que les stations grandes ondes l’adoptent. Star à vingt ans, cette nouvelle égérie de la pop anglaise enchaîne trois autres hits la même année : « Chequered Love », sorti le 27 avril, est n°4 au Royaume-Uni ; « Water on Glass » n°11 et « Cambodia », sorti le 2 novembre 1981, est n°15 en France en février 1982. Son premier album est numéro un à peu près partout dans le monde, sauf aux États-Unis où le succès la fuira jusqu’en 1986 (pour un seul et unique titre).
La France profonde l’adopte et Johnny HALLYDAY interprète un duo avec elle sur le « Teddy Bear » d’Elvis PRESLEY. Réticente à se produire sur scène, elle entame tardivement néanmoins ce côté-ci du métier, effectuant son premier concert en France à Nice le 3 novembre 1982, suivi par un passage à l’Olympia à Paris cinq jours après, alors que « View From a Bridge », sorti en avril, est n°12 à ce moment, et son nouveau 45 tours, « Child Come Away », un échec.
Après le très moyen « Love Blonde » (un vrai titre de chanson « marketing »), à l’été 1983, la BPI (British Phonographic Industry) lui remet le Grammy Award de la meilleure chanteuse de l’année. Le succès la fuit soudainement, ses titres ne font plus recette et Kim WILDE connaît une vraie traversée du désert, qu’un concert dans un Zénith à Paris à moitié plein, le 29 mars 1985, n’arrange pas sa popularité dans le pays qu’elle affectionne le plus comme elle l’a souvent déclaré : « pour la musique, sa capitale romantique, la langue que je parle un peu, et j’y ai été si bien traitée, plus vite qu’ailleurs » (1992). La même année, Laurent VOULZY compose et Alain SOUCHON écrit pour son ami les paroles de « Les Nuits sans Kim Wilde », à laquelle elle participe brièvement (le fameux : « Take it easy Laurent, il est l’heure de dormir, enlève tes lunettes »).
Après un passage à vide, sa famille a la bonne idée de lui faire enregistrer à la sauce dance électronique le hit du groupe féminin The Supremes, vieux de vingt ans, « You Keep Me Hangin’ On ». Publié le 19 septembre 1986, il se classe vite n°2 au Royaume-Uni, n°23 en France en janvier 1987 et surtout n°1 le 6 juin aux États-Unis, où elle n’avait pas encore réussi à percer. Il est inclus dans l’album Another Step avec « Say You Really Want Me », qui est utilisé en 1986 par le réalisateur Peter Hyams dans son film Deux flics à Chicago, pendant quelques secondes de « ce film horrible et ennuyeux » (dixit Kim WILDE). Ses clips de plus en plus sexy entretiennent sa popularité, maintenue avec « You Came », n°3 au Royaume-Uni, n°7 en France en septembre 1988, puis avec « Never Trust a Stranger », n°7 dans son pays et n°20 en France en janvier 1989, tous deux tirés de l’album Close.
En 1988, Kim WILDE assure la première partie de la tournée européenne Bad de Michael JACKSON : les concerts au Parc des Princes à Paris les 27 et 28 juin, dix jours après la promotion de « You Came » à l’émission Sacrée Soirée. Sa brève carrière américaine terminée, Kim WILDE se concentre sur le marché européen. Elle ouvre les concerts de la tournée de David BOWIE (Sound & Vision) en 1990 mais la trentaine atteinte, elle n’est plus le sex-symbol des années 1980.
Le déclin de sa popularité s’amorce. Le 21 juin 1990 elle participe néanmoins à Paris à la Fête de la Musique et chante « Can’t Get Enough (Of Your Love) », qui se classe n°21 en France en août.
La « love blonde » se reconvertit alors avec succès dans l’horticulture, créant un jardin pour ses enfants dans leur ferme du Hertfordshire du XVIème siècle, après avoir suivi des cours au prestigieux Capel Manor College à Enfield. Madame Fowler (anagramme de « flower ») réalise une série de documentaires intitulée Better Gardens, est engagée par la chaîne Channel 4 pour présenter leur premier programme consacré aux jardins, puis par la BBC pour Garden Invaders, tout en écrivant des articles pour The Guardian et des revues spécialisées. Son talent est tel qu’elle devient une habituée du traditionnel Chelsea Flower Show qu’elle co-présente en 2001 et où elle obtient une médaille d’or en 2005. Elle a depuis écrit deux ouvrages, dont le premier, Mon premier jardin (traduit en français), a figuré sur la liste des best-sellers en 2005 en Grande-Bretagne. Une variété de pois de senteur porte même son nom.