Gloria LASSO, née Rosa COSCOLIN FIGUERAS en Espagne est une chanteuse espagnole et française de chanson légère et mélodique connue en Europe et en Amérique latine.
La légende veut que, alors qu’elle se destinait à la carrière d’infirmière, Gloria LASSO dut remplacer au pied levé à la radio barcelonaise une chanteuse tombée malade, ce qui détermina sa vocation.
Ses chansons exploitent le plus souvent son origine espagnole, qu’elle reprenne des standards latins ou bien qu’elle accommode à la » sauce castagnettes » des tubes américains ou français (comme « Gondolier » par exemple, qu’elle disputa longtemps à DALIDA). La voix de Gloria LASSO est aisément reconnaissable par ses étonnantes trilles roucoulantes, qui lui valurent le surnom de « Rossignol Madrilène » (bien qu’elle fût originaire de Catalogne).
Gloria LASSO devient vedette en France dans les années 50, avec en particulier « Amour, castagnettes et tango » (1955), « Étranger au paradis » (1956), reprise de « Stranger In Paradise » de Tony BENNETT, premier disque vendu à un million d’exemplaires en France, ou « Buenas noches mi amor » (1957), « Bon voyage » (1958), « Sois pas fâché » (1959), « Si tu reviens un jour » (1960). Gloria LASSO incarnait à l’époque l’exotisme latin et la vogue des voix à accent.
Durant les années 60, Gloria LASSO fut supplantée par sa rivale italo-égyptienne DALIDA, rivalité qui fut plus celle des maisons de disques Barclay et Pathé-Marconi, que de Gloria LASSO et DALIDA elles-mêmes, qui avaient beaucoup de respect l’une pour l’autre.
En 1962, Gloria LASSO trouve l’opportunité de faire une tournée au Mexique, tournée qui s’avéra un succès. Gloria LASSO s’installe alors à Mexico et sa carrière fut relancée dans tous les pays d’Amérique du Sud allant même jusqu’aux États-Unis, et de fait sa notoriété dépassa le continent européen.
En 1972, Gloria LASSO revient en France et publie l’album « À force d’espérer » avant de retourner dans son pays d’adoption.
En 1985, sur l’insistance de Pascal SEVRAN, Gloria LASSO remet les pieds en France pour une série d’émissions télévisées et en profite pour se produire à l’Olympia. À partir de cette année-là, Gloria LASSO fera d’incessants allers et retours entre la France et le Mexique, faisant également quelques haltes dans son Espagne natale pour s’y produire.
En 1990, Gloria LASSO donnera une série de concerts au Bataclan de Paris, puis continuera à mener sa carrière entre les deux continents. Le milieu gay en fait une icône durant cette décennie (au même titre que Chantal GOYA), poussé par la mode du revival kitsch.
C’est en 2002 que paraîtra en France son dernier album « Amor latino » avec la célèbre pochette réalisée par Pierre & Gilles. En 2003, un autre album est en projet aux Éditions Egt (Éditions Gérard TEMPESTI), Gloria LASSO enregistre à l’âge de 81 ans, cinq adaptations gypsies, accompagnée de Gérard FERRER (Alma RITANO), puis repart au Mexique.
L’âge et la fatigue commençant à se faire sentir, Gloria LASSO ne reviendra pas dans notre Hexagone, et l’album en projet ne sera jamais terminé. Egt décidera en septembre 2005, peu de temps avant le décès de Gloria LASSO, de dévoiler les cinq adaptations gypsies au sein d’un album Best of, « Ses plus grands succès ». Gloria LASSO trouvera néanmoins la force de se produire devant son public mexicain pour un ultime concert donné en 2005 au Cine Teatro de Cuernavaca, qui forcera l’admiration de tous.
Le 4 décembre 2005, Gloria LASSO succombera d’un infarctus à son domicile à Cuernavaca à l’âge de 83 ans. Gloria LASSO sera incinérée, et ses cendres déposées dans la crypte de la Cathédrale de Cuernavaca. Une simple plaque indique l’inscription « Buen Viaje » (« Bon voyage »), titre de l’un de ses grands succès.
Côté vie privée, mariée six fois, en général à des hommes beaucoup plus jeunes qu’elle, on lui attribuait la réputation de « croqueuse d’hommes ». Gloria LASSO se prétendait au contraire très sage puisqu’elle disait ne jamais tromper ses maris, préférant en changer quand ils avaient cessé de lui plaire.