C’est le 2 avril 1928 à Paris que naîtra Lucien GINSBURG, plus connu sous le nom de Serge GAINSBOURG, artiste complet, qui mourra le 2 Mars 1991 à Paris
Fils d’immigrants russes juifs, le jeune Serge GAINSBOURG de confession Juive connaîtra les terribles moments de la Seconde Guerre Mondiale, devant porter la fameuse étoile jaune. Pour éviter le massacre son père passe en Zone Libre du côté de Limoge, en 1942,Serge GAINSBOURG rejoint dès Janvier 44 par toute la famille. Pensionnaire dans un collège jésuite, Serge GAINSBOURG devra vivre sous une fausse identité durant quelques années, et fuir la Gestapo, à chaque contrôle, devant passer une nuit seul dans les bois, durant un contrôle de son collège.
À la libération, la famille fait son retour à Paris, et Serge GAINSBOURG apprend avec son père le piano, et s’initie à la peinture avec brio. En échec scolaire, c’est alors qu’il se tourne vers les Beaux Arts, qu’il ne connaîtra que quelques temps, mais où il rencontrera sa première femme Élisabeth LEVITSKY.
En 1948, Serge GAINSBOURG est appelé au Service Militaire. Devant son insubordination, il connaîtra beaucoup « le trou » et surtout où, privé de permission, commencera son addiction aux produits spiritueux, mais aussi où il apprendra à jouer de la guitare.
Après son service, Serge GAINSBOURG gagne sa vie avec divers emplois, comme professeur de dessin, de chant, mais reste très attaché à la peinture, mais cette activité ne lui rapporte guère et se tourne en 1954 vers les pianos-bars comme le Touquet Paris-Plage, où il joue au Club de la Forêt, ou Deauville et dans des cabarets parisiens comme chez Madame ARTHUR.
La révélation viendra en voyant Boris VIAN au cabaret Milord l’Arsouille qui joue les provocateurs, tout en restant drôles, cyniques, loin des vedettes du moment. Rapidement Serge GAINSBOURG se fait engager comme pianiste d’ambiance par Francis CLAUDE, directeur artistique du cabaret, où il accompagnera à la guitare la chanteuse Michèle ARNAUD. Ce même Francis CLAUDE, poussera Serge GAINSBOURG à monter sur scène après avoir lu ses compositions. Nous sommes alors en 1957, et Serge GAINSBOURG interprète son propre répertoire dont « Le poinçonneur des Lilas ».
Tout s’enchaîne alors rapidement, Francis CLAUDE l’invite dans son émission de radio, et Serge GAINSBOURG prête alors sa plume pour Michèle ARNAUD.
En 1958, les choses sérieuses commencent avec l’enregistrement des titres « La recette de l’amour fou », « Douze belles dans la peau », « Jeunes femmes et vieux messieurs » et « La Femme des uns sous le corps des autres ». Serge GAINSBOURG tire définitivement un trait sur la peinture en brulant ses toiles, et se consacre à la composition musicale
Avec Alain GORAGUER, déjà arrangeur musical de Boris VIAN, une complicité s’installe, avec Serge GAINSBOURG. Ensemble, ils enregistrent le premier album « Du chant à la une ! » où l’on retrouve » Le poinçonneur des Lilas », premier succès en 1958, mais l’album est un échec.
Arrive alors l’époque Yéyé, que Serge GAINSBOURG n’apprécie guère. Assurant les premières parties de Jacques BREL et de Juliette GRÉCO il vit des moments difficiles, où le public le rejette à cause d’un physique jugé ingrat. Une période durant laquelle il aura le soutien de Juliette GRÉCO, avec qui il va collaborer et d’où sortira le tire « La Javanaise » en 1962.
En 1963, Serge GAINSBOURG rencontre Elek BACSIK et Michel GAUDRY et font ensemble l’album « GAINSBOURG Confidentiel », qui porte bien son nom puisque peu vendu, mais enchaîne malgré tout dès l’année suivante avec l’album « GAINSBOURG Percussions », inspiré des rythmes et des mélodies de Miriam MAKEBA et Babatunde OLATUNJI.
Si ses titres pour Juliette GRÉCO ou Pétula CLARK sont des succès, la renommée viendra de Françoise HARDY pour qui il signe » Comment te dire adieu ? » et avec France GALL qu’il va propulser en haut de l’affiche, et lui fera gagner l’Eurovision en 1965 grâce à « Poupée de cire poupée de son ». Une collaboration avec la jeune chanteuse qui fera naître les titres « Baby Pop » et « Sucettes à l’anis ». Des succès, qui lui permettent de se faire un nom, et marque les esprits avec son titre « Qui est in ? Qui est out ? », plébiscité par l’émission Salut les copains.
En 1967, de sa romance avec Brigitte BARDOT naîtra le tubes « Initials B.B. », « Harley Davidson » , « Bonnie and Clyde », ou bien encore « Je t’aime… moi non plus » qui trouvera finalement le succès grâce à sa future conquête Jane BIRKIN pour qui il écrira notamment le célèbre « 69 Année Erotique », et permet au couple de devenir encore plus médiatique. Une romance qui inspira « Jane B » à Serge GAINSBOURG.
Les années 1970, sont certainement les plus fructueuses et les plus inspirées pour Serge GAINSBOURG, qui sort quatre grands album : « Histoire de Melody Nelson » en 1971, « Vu de l’extérieur » (et son tube « Je suis venu te dire que je m’en vais ») en 1973, « Rock around the bunker » en 1975, et « L’Homme à tête de chou » en 1976.
Cette même année Serge GAINSBOURG se lance pour la première fois dans la réalisation et dévoile le film « Je t’aime moi non plus » qui obtient très vite une réputation sulfureuse avec un scénario audacieux touchant aux tabous de l’homosexualité et de l’érotisme. Suivront par la suite » Équateur » en 1983, « Charlotte for Ever » en 1986, « Stan the Flasher ».
En 1979, Serge GAINSBOURG sort « Aux armes et cætera » son nouvel album enregistré couronné de succès avec sa fameuse reprise de « La Marseillaise » en reggae qui soulèvera beaucoup de polémique, fera naître en lui, son alter égo Gainsbarre qui dès lors, se sentira incompris, se réfugiera dans le monde des noctambule, et oubliera ses problèmes avec l’alcool.
Dans les années 80, Serge GAINSBOURG ne sera plus le même, et Gainsbarre prendra le contrôle de tout, et laissera derrière lui des moments de télévision cultes, comme lorsqu’en 1984, il a brûlé un billet de 500 Francs pour montrer ce que le fisc lui « Rackettait » ou encore en 1986, lors d’une émission de Michel DRUCKER où il fait en direct des propositions indécentes à Whitney HOUSTON.
Séparé de Jane BIRKIN, Serge GAINSBOURG rencontre une nouvelle muse, Bambou, pour qui il composera notamment « Made in China », en 1989 et poursuit toujours sa collaboration avec son ex compagne. Cette même année Il continuera cependant d’écrire pour Jane BIRKIN.
Serge GAINSBOURG part ensuite pour New York où il enregistre ses deux derniers albums, « Love on the Beat » et « You’re Under Arrest » où il tente un virage plus urbain voire Funk, qui lui permettra de connaitre encore le succès et d’investir le Casino de Paris durant de longues semaines.
Alors qu’il doit partir dans quelques jours à la Nouvelle-Orléans pour enregistrer un album de Blues, Serge GAINSBOURG est victime d’une cinquième crise cardiaque qui lui sera fatal.