Mike BRANT, né Moshé Michaël BRAND le 1er février 1947 à Famagouste, à Chypre, était le fils de Bronia ROSENBERG, originaire de lodz en Pologne, rescapée d’Auschwitz, et de Fichel BRAND, résistant polonais originaire de Bilgoraj, de vingt-et-un ans son aîné.
Les parents de Mike BRANT se marient à la sortie de la guerre, essaient d’émigrer en Palestine mandataire, mais seront refoulés par les britanniques dans un camp d’accueil à Famagouste à Chypre. C’est dans ce camp que naîtra Mike BRANT. La famille BRAND parvient finalement à débarquer en Israël à Haïfa fin septembre 1947 et y vit de l’agriculture dans un kibboutz en Galilée. Mike BRANT ne parle qu’à l’âge de 4 ans et affirme très tôt à son entourage : « Plus tard, je serai vedette… ou clochard ! ».
Mike BRANT rentre à l’âge de 11 ans dans la chorale de son école. À 17 ans, Mike BRANT devient un artiste reconnu dans les grands hôtels israéliens, à la tête de son groupe LES CHOCOLATE’S. Mike BRANT interprète pour la clientèle internationale des hits américains de ses chanteurs préférés : Tom JONES, Elvis PRESLEY, Frank SINATRA, Aretha FRANKLIN ou The PLATTERS.
A l’âge de 20 ans, quelques temps après la mort de son père, Mike BRANT entre comme chanteur dans la célèbre troupe du grand music-hall d’Israël Lakat KARMON et pendant deux ans, il fait connaître en Afrique, en Australie et aux États-Unis des airs du folklore israélien.
Puis, Mike BRANT est embauché dans un night-club (Le Baccara) à Téhéran en Iran, et est remarqué par Sylvie VARTAN et CARLOS, qui l’invitent en France, bien qu’il ne parle pas le français et à peine l’anglais.
C’est à partir de 1969 que la carrière de Mike BRANT prend un considérable tournant. Le chanteur arrive à Paris, et se produit grâce à CARLOS au club Bistingo. CARLOS lui fait également rencontrer Jean RENARD, l’un des compositeurs de Sylvie VARTAN et Johnny HALLYDAY qui lui écrit aussitôt… « Laisse-moi t’aimer ». Mike BRANT passera deux mois à travailler la chanson dans les studios, en réécrivant phonétiquement les paroles en hébreu. Grâce à son travail acharné, la chanson devient rapidement un énorme succès. Mike BRANT vendra plus d’un million de disques de son premier tube.
Durant les années 70, Mike BRANT interprète notamment « Mais dans la lumière » (samplé dans les années 2000 par de nombreux rappeurs, de RZA du WU-TANG-CLAN à Havoc de Mobb DEEP, en passant par Dr.DRE, EMINEM et 50 CENT sur « Crack A Bottle ») – et remporte le Grand Prix RTL international, « Qui saura ? » (adaptation de « Che sarà », écrite par le compositeur italien Jimmy FONTANA pour le festival de San Remo en Italie), « C’est ma prière », « Rien qu’une larme », « Tout donné, tout repris », « Viens ce soir », « C’est comme ça que je t’aime », « Serre les poings et bats-toi », « On se retrouve par hasard », « Qui pourra te dire ? » ou « Dis-lui » (sur une musique de Loulou GASTÉ, le partenaire de Line RENAUD).
Mike BRANT est classé parmi les chanteurs à minettes, comme Patrick JUVET, Christian DELAGRANGE, DAVE ou Frédéric FRANÇOIS.
Le 14 février 1971, Mike BRANT est victime d’un accident de la route à Attignat. Son producteur Jean RENARD en profite pour en faire un coup de publicité, en ajoutant bandages et tuyaux sur un Mike hilare. Les photos sont vendues à la presse pour être publiées dès le lendemain. En novembre de cette même année, DALIDA lui propose de participer à son prochain spectacle à l’Olympia de Paris, qui dure soixante-trois jours. À cette époque, Mike BRANT part en tournée avec Esther GALIL (« Le jour se lève » repris avec succès par Chimène BADI et GAROU en 2012), avec qui il noue une grande amitié.
Épuisé par sa vie trépidante et affecté par la guerre dans son pays, Mike BRANT fera un séjour en hôpital psychiatrique où on lui diagnostique une dépression.
Par la suite, Mike BRANT fait une première tentative de suicide en 1974, en se jetant du cinquième étage de l’Hôtel de la Paix, à Genève. Les fans respirent : il en est quitte pour un nouveau traumatisme crânien et deux fractures aux jambes.
C’est à cette époque que Mike BRANT commence à se droguer et sa consommation de cocaïne débouchera sur trois overdoses.
On sait aujourd’hui, grâce aux confidences que Mike BRANT a faites à DALIDA que l’artiste, excédé et dépressif à cause de son nouveau producteur qui ne lui offrait ni les redevances, ni la carrière internationale pour lesquels il avait signé un contrat, qu’il préférait se jeter par la fenêtre plutôt que de continuer à travailler avec lui.
En 1974, lors du « suicide » de Mike BRANT, ce producteur, Simon WAJNTROB, aurait, ouvert la fenêtre et lui aurait dit : » Tu veux sauter ? Eh bien, saute ! ». Le producteur aurait ensuite maquillé la scène en affirmant être sous la douche au moment du saut dans le vide de son protégé, afin de se dégager de toute responsabilité.
En 1975, Mike BRANT tombe de nouveau, du sixième étage d’un immeuble, à Paris. La chute lui est fatale, il meurt sur le coup. Mike BRANT avait vingt-huit ans. Plusieurs thèses ont été mises en avant pour expliquer sa mort prématurée. Certains ont parlé d’assassinat (ou, tout au moins, son entourage l’aurait poussé au suicide), de sa difficulté grandissante à assumer les conséquences de son succès (vie désorganisée, harcèlement des fans), tandis que d’autres ont défendu la version du traumatisme psychologique qui touche les enfants de déportés. Parmi les autres versions qui firent également les gros titres de la presse spécialisée ou qui surgirent au fil des ans: une consommation de drogue trop importante ce matin-là. Pendant que son amie prenait son bain (se sentant mal il aurait cherché de l’air et, vacillant, aurait trébuché sur le balcon, passant au-dessus de la balustrade du jardin – le treillage en bambou fixé à la rambarde du balcon a rompu sous le poids de son corps, ce qui l’aurait précipité six étages plus bas.
Son producteur Simon WAJNTROB sera retrouvé mort, quelques années plus tard, dans le bois de Vincennes, suicidé d’une balle dans la tête. Alain KRIEF, secrétaire du chanteur (l’une des quatre personnes du métier ayant fait le voyage à Haïfa pour assister aux funérailles de Mike BRANT avec Simon WAJNTROB, son épouse et Michel JOURDAN), se suicidera à son tour en se jetant sous une rame de métro à Paris, portant à trois le nombre de suicidés dans cette tragédie et concourant à alimenter les rumeurs les plus folles.
Mike BRANT a été enterré dans le cimetière Camp David de Haïfa en Israël le 7 mai 1975. La stèle est revêtue de la seule inscription Mike BRAND, réunissant ainsi son vrai nom de famille (BRAND se prononce en réalité BRANT) et son prénom d’artiste.