Né à Macon (Géorgie), LITTLE RICHARD est issu d’une famille nombreuse. Il est le troisième d’une famille qui comptera en tout douze enfants. Son père dévot ne fait rien pour encourager le goût de son fils pour la musique, de même que l’ensemble de sa famille qui rejette son homosexualité, rejet qui le pousse à quitter le domicile très tôt. Lorsque Richard a dix-neuf ans, son père est abattu devant un bar local.

Très rapidement, il chante du gospel dans les fêtes locales, puis du rhythm and blues dans les clubs.

En 1951, LITTLE RICHARD signe un contrat avec RCA et, au cours des années qui suivent, enregistre des jump blues tels que Get Rich Quick et Every Hour avant de rejoindre le label texan Peacock. Mais certains de ces premiers titres pourraient tout aussi bien être qualifiés de rock ‘n’ roll. En 1955, il signe un contrat chez Specialty, une modeste maison de disques, qui l’emmène à La Nouvelle-Orléans pour une séance d’enregistrement. C’est là qu’au cours d’une pause, LITTLE RICHARD fredonne le titre Tutti Frutti, que le producteur Robert Blackwell, frappé par le potentiel commercial de sa mélodie, fait réécrire afin d’en modifier les paroles. En 1955 a donc lieu l’enregistrement de Tutti Frutti, qui obtient aussitôt un succès considérable, en même temps qu’il devient un classique du rock ‘n’ roll.

LITTLE RICHARD grave à cette période plusieurs autres titres qui feront aussi sa renommée, comme Long Tall Sally en 1956, Rip It Up en 1956, Jenny, Jenny en 1957 et Good Golly Miss Molly en 1958. Ses apparitions publiques demeurent mémorables : avec les yeux soulignés d’une épaisse couche de khôl et les cheveux dressés sur la tête « à la Pompadour », debout sur un piano. Il s’abandonne totalement, ponctuant ses chansons d’un cri légendaire (« Woo ! »). Ironiquement, il connaît un succès encore plus grand après les reprises — édulcorées — de ses chansons par des chanteurs blancs comme Pat Boone.

Au cours des années 1957 et 1958, LITTLE RICHARD acquiert une popularité sans précédent. Il apparaît au générique de plusieurs films dont Don’t Knock the Rock en compagnie de Bill HALEY (1956, Fred Sears), La Blonde et moi de Frank Tashlin (The Girl Can’t Help It, 1956), où figurent également la plantureuse Jayne Mansfield, Fats Domino, Julie London, les Platters, Abbey Lincoln, Eddie Cochran ou Gene VINCENT, et Mr Rock ‘n’ Roll (1957, Charles S. Dubin) avec Chuck BERRY et Lionel Hampton notamment.

En 1958, à la surprise de ses fans, LITTLE RICHARD interrompt sa carrière quand il devient un adventiste du septième jour. De 1958 à 1962, il est chanteur de gospels et enregistre avec le producteur Quincy Jones. En 1959, il épouse Ernestine Campbell et le couple adopte un enfant avant de divorcer après deux ans et demi de mariage. Au début des années 1960, il quitte l’adventisme et retourne à la musique profane. En Europe, il partagera la scène avec les BEATLES en octobre 1962, à Liverpool et le mois suivant à Hambourg et accompagnera les ROLLING STONES en 1963, deux groupes anglais qui font partie de ses admirateurs.

Entre 1964 et 1979, il essaie de renouer plusieurs fois avec le succès. Au cours de cette période, il engage Jimi HENDRIX – qui se fait alors appeler Maurice James – en décembre 1964 au sein des Upsetters, le band qui l’accompagne. Cette collaboration ne dure que six mois mais influence profondément le jeune guitariste.

Le 13 septembre 1969, il livre une prestation électrisante lors du Toronto Rock and Roll Revival Festival, aux côtés de Bo Diddley, Jerry Lee LEWIS, Chuck BERRY, John LENNON et Yoko Ono. En 1986, il joue aux côtés de Bette Midler, Nick Nolte et Richard Dreyfuss dans le Clochard de Beverly Hills (Down and Out in Beverly Hills) de Paul Mazursky, remake du film de Jean Renoir, Boudu sauvé des eaux (1932), y chantant Great Gosh a Mighty. Depuis lors, ses apparitions régulières dans les médias viennent justifier une réputation qui fait de lui l’une des plus grandes stars du rock and roll. En 1986, il est l’un des membres fondateurs du Rock and Roll Hall of Fame ; en 1991, il apparaît dans un épisode de Columbo, et en 1993 il reçoit un Grammy Award récompensant l’ensemble d’une carrière qui reste décisive dans l’histoire du rock. S’il décrit ses comportements souvent excessifs comme « sataniques » dans les années 1980, il déclare, dans une interview au magazine Penthouse en 1995, « avoir été gay toute sa vie »8.

En 2006, LITTLE RICHARD participe à l’album Jambalaya d’Eddy MITCHELL, avec lequel il interprète, en trio avec Johnny HALLYDAY, Something Else/Elle est terrible.