Edith Giovanna GASSION alias Édith PIAF, est née le 19 décembre 1915 à Paris, au 72 rue de Belleville, dans le 20e arrondissement.
Née dans la misère, Édith PIAF est une enfant du spectacle dont les ascendants appartenaient au monde du spectacle depuis deux générations. Édith PIAF est la fille de Louis Alphonse GASSION, artiste de cirque contorsionniste, et d’Annetta MAILLARD, Line MARSA de son nom d’artiste, chanteuse de rue.
Après Édith PIAF, Louis GASSION et Annetta MAILLARD ont eu un second enfant, Herbert GASSION, né le 31 août 1918. Sa mère, trop pauvre pour l’élever, la confie très petite à sa grand-mère maternelle, Emma SAID BEN MOHAMMED. Sa grand-mère ne se serait pas occupée d’elle, laissant la petite fille dans la saleté, ignorant l’eau et l’hygiène. Ses biberons, selon la légende, se seraient faits au vin rouge.
Édith PIAF sera confiée ensuite à sa grand-mère paternelle, patronne d’une maison close à Bernay en Normandie. La petite Édith PIAF est choyée par les prostituées de la maison, mangeant pour la première fois à sa faim, portant de jolies robes et buvant du lait de Normandie.
A l’âge de 7 ans, son père la reprend avec lui, pour vivre la vie d’artiste de petits cirques itinérants, puis la vie d’artiste de rue indépendant et misérable.
En 1930, Édith PIAF quitte son père et chante en duo dans la rue avec Simone BERTEAUT, qui deviendra son amie.
En 1932, Édith PIAF rencontre son premier grand amour, Louis DUPONT. Tous les deux s’installent à Montmartre. Le 11 février 1933, âgée de seulement 17 ans, Édith PIAF a une fille, Marcelle, de Louis DUPONT devenu son amant. Deux ans plus tard, l’enfant meurt, sans doute d’une méningite, le 7 juillet 1935.
A l’automne 1935, Édith PIAF est découverte dans la rue par Louis LEPLEE, gérant du cabaret Le Gerny’s, sur les Champs-Elysées. Son talent et sa voix hors normes sont remarqués entre autres par le compositeur Raymond ASSO, et par Marguerite MONNOT, compositrice et pianiste virtuose, sa future, et fidèle, grande amie, qui l’accompagnera tout au long de sa carrière.
L’année suivante, Édith PIAF enregistre son premier disque « Les mômes de la cloche », chez Polydor, et connait un succès public et critique immédiat.
Édith PIAF se produit à Bobino et à l’Européen à la fin du printemps, puis à l’Alhambra dès l’automne.
En 1937, Édith PIAF débute sa carrière de music-hall à l’A.B.C. à Paris, où elle devient immédiatement une immense vedette de la chanson française, aimée du public et ses chansons sont diffusées à la radio.
En 1940, dans « Le bel indifférent », Édith PIAF triomphe au théâtre. Une pièce spécialement écrite pour elle par Jean COCTEAU et qu’elle interprète avec succès en compagnie de son compagnon du moment, l’acteur Paul MEURISSE. Viendra ensuite le cinéma, en 1941, avec « Montmartre-sur-Seine » de Georges LACOMBE.
Pendant l’occupation allemande, Édith PIAF, qui a définitivement troqué La Môme Piaf contre Édith PIAF, continue de donner des concerts, notamment au Moulin Rouge, où elle rencontre Yves MONTAND. C’est le coup de foudre. En 1945, Édith PIAF écrit « La vie en rose » (qu’elle n’enregistrera qu’en 1946), sa chanson la plus célèbre (reprise par Grace JONES en 1977), désormais devenue un classique. Elle joue également à la Comédie-Française. Yves MONTAND et elle se sépareront l’année suivante.
C’est en 1946 qu’Édith PIAF rencontre LES COMPAGNONS DE LA CHANSON, avec lesquels elle interprétera le célèbre morceau « Les trois cloches » de Jean VILLARD (repris en 2000 par Tina ARENA). Viendront ensuite « Non, je ne regrette rien », « Hymne à l’amour », « Mon légionnaire », « La foule », « Milord » (sur une musique de Georges MOUSTAKI), « Mon Dieu » ou encore « L’accordéoniste ».
De 1946 à 1948, Édith PIAF est la compagne de Jean-Louis JAUBERT, le directeur des Compagnons. Mais en 1948, alors qu’elle est en tournée triomphale à New York, Édith PIAF vit la grande histoire d’amour de sa vie avec le boxeur français, de Sidi Bel Abbès, Marcel CERDAN.
Le 28 octobre 1949, CERDAN meurt dans un accident d’avion sur le vol Paris-New York alors qu’il venait la rejoindre.
En 1951, le jeune auteur-compositeur-interpréte Charles AZNAVOUR devient l’homme à tout faire d’Édith PIAF, secrétaire, chauffeur et confident. Il lui écrit certaines chansons « Plus bleu que tes yeux », ou encore « Jezebel ».
En septembre, Édith PIAF entame avec, le cycliste Louis GERARDIN, une nouvelle relation amoureuse qui tourne court dès février 1952. Deux jours plus tard, elle épouse le chanteur français Jacques PILLS.
En 1953, Édith PIAF entame une cure de désintoxication puis devient une immense vedette de music-hall en Occident et en particulier aux Etats-Unis, où elle fait un triomphe en 1956 au Carnegie Hall de New York. Cette même année, elle divorce de Jacques PILLS.
Édith PIAF connaît alors une histoire d’amour avec Georges MOUSTAKI (de plus de vingt ans son cadet), qu’elle lance dans la chanson et avec qui elle a un grave accident de voiture en 1958, ce qui fait empirer son mauvais état de santé et sa dépendance à la morphine.
En 1959, Édith PIAF s’effondre sur scène durant une tournée à New York. Elle subit de nombreuses opérations chirurgicales et revient à Paris en piteux état et sans Georges MOUSTAKI. Ils se sont séparés.
En 1961, à la demande de Bruno COQUATRIX, Édith PIAF donne à l’Olympia de Paris, menacé de disparition à cause de problèmes financiers, une série de concerts parmi les plus mémorables et émouvants de sa carrière. Elle sauve alors l’Olympia de la faillite.
Le 9 octobre 1962, âgée de 46 ans, épuisée et malade, Édith PIAF épouse Théo SARAPO, un jeune chanteur agé de 26 ans. Ils chantent en duo « A quoi ça sert l’amour ? »
Début 1963, Édith PIAF enregistre sa dernière chanson « L’homme de Berlin », écrite par Francis LAI Michéle VENDUME.
Édith PIAF meurt le 10 octobre 1963 à Plascassier (un quartier excentré de Grasse dans les Alpes-Maritimes) à l’ âge de 47 ans d’une hémorragie interne (rupture d’anévrisme) due à une insuffisance hépatique, usée par les excès, l’alcool, la morphine, la polyarthrite rhumatode et les souffrances de toute une vie.
Sa mort est annoncée officiellement le 11 octobre à Paris, le même jour que celle de son ami Jean COCTEAU. Les obsèques d’Édith PIAF ont lieu au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.
Édith PIAF a été embaumée avant d’être enterrée. Elle se trouve dans un caveau où reposent également son père, Louis-Alphonse GASSION, mort en 1944, son second mari, Théo SARAPO, tué dans un accident de voiture en 1970, et sa fille Marcelle, morte en 1935, à l’âge de 2 ans.
Considérée comme l’archétype de la chanteuse française, Édith PIAF reste cinquante ans après sa mort la plus célèbre interprète francophone, tant en France qu’à l’étranger.
En 2007 sera réalisé par Olivier DAHAN, le film biographe « La môme ». Le long-métrage, qui retrace la vie d’Édith PIAF, incarnée par Marion COTILLARD, remportera deux Oscars (faisant de Marion COTILLARD la première actrice française à remporter l’Oscar de la meilleure actrice pour un long métrage entièrement tourné en français), quatre BAFTA, cinq César, trois Lions tchèques et un Golden Globe. Il réalisera 5 108 840 entrées en France.