Verdun : l'hommage de Michel Sardou en chanson
Nous sommes le 11 novembre. Journée de recueillement et d’hommages aux hommes tombés pendant la Première Guerre Mondiale. De ce sujet lourd et émouvant, Michel Sardou écrivit et composa une chanson inoubliable : Verdun. Revenons sur ce titre peu connu du chanteur aux cinquante ans de carrière !
Un sujet lointain
Lorsque sort Verdun en novembre 1979, Michel Sardou est déjà un grand chanteur de variété. La France et la Première Guerre Mondiale, Sardou l’a déjà chanté à plusieurs reprises mais toujours de manière furtive. Souvenons-nous par exemple de la Vieille, Victoria ou encore dans la chanson la bataille.
Au cours de sa discographie, on remarque que cette France d’avant-guerre est un thème important pour Michel Sardou. Cependant, Verdun est un sujet peu commun et si on ose le dire, peu propice à la chanson de variété.
Mais en 1979, soixante-trois ans après la bataille de Verdun, Michel Sardou décide de rendre hommage aux poilus de Verdun. Le temps passant, la Première Guerre Mondiale est déjà loin pour les jeunes d’alors. Une bataille inscrite dans les manuels d’histoire pour ces derniers mais un souvenir qui hante encore et toujours les survivants.
Fort de ce constat, Michel Sardou décide de réunir les deux générations dans un texte émouvant de 4m49.
Pour celui qui en revient,
Verdun, c’était bien.
Pour celui qui en est mort,
Verdun, c’est un port.
Mais pour ceux qui n’étaient pas nés,
Qu’étaient pas là pour apprécier,
C’est du passé dépassé
Un texte écrit par hasard
Cette chanson émouvante et intergénérationnelle est le fruit du hasard. En effet, Michel Sardou a couché sur le papier le ressenti éprouvé sur le bord d’une route. Et pas n’importe laquelle… La Voie Sacrée. Ce dernier s’est confié sur l’origine du texte dans les rendez-vous du dimanche le 21 octobre 1979 sur TF1 : « Ça s’est fait en fait par hasard […] Un jour j’ai pris une route qui s’appelle la Voie Sacrée, j’ai vu un grand panneau qui mettait : « Champ de bataille », alors je me suis arrêté, j’ai regardé ce champ de bataille, ça m’a paru tout petit. J’avais l’impression que le diable s’était trompé de rendez-vous, que ce n’était pas là que ça devait se passer. La chanson ne parle pas de la bataille, d’ailleurs je serais bien incapable de la raconter. Ça m’a quand même secoué de voir ça si petit. J’ai fait ce que je pense qu’il reste de Verdun. »
Un champ perdu dans le nord-est,
Entre Epinal et Bucarest,
C’est une statue sur la grand place.
Finalement Verdun,
Ce n’est qu’un vieux qui passe.
De ce champ perdu, Michel Sardou évoque subtilement le lien entre son « vieux » et lui. Autrement dit, la subtilité des paroles s’inscrit dans le sous-texte. C’est l’hommage d’une France n’ayant pas connu les horreurs de la guerre à ceux qui y ont laissé leurs vies.
Bien sûr que je n’étais pas né.
Je n’étais pas là pour apprécier
Mais j’avais un vieux à Verdun
Et comme je n’oublie jamais rien,
Je reviens
Ainsi, en ce jour de commémorations, écoutons cette magnifique chanson sans modération !
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