Que devient Rick ASTLEY ?
En 1987, issu de l'écurie des producteurs britanniques STOCK/AITKEN/WATERMAN (BANANARAMA, Kylie MINOGUE, MEL & KIM…), Rick ASTLEY n'a que 19 ans lorsqu'il devient n°1 avec "Never Gonna Give You Up". Par la suite, son premier album se vend à plus d'un million d'exemplaires en Europe. En 1988, il devient n°1 aux États-Unis avec ses deux premiers singles et sept de ses titres seront présents dans le Top 10 anglais.
Né le 6 février 1966 à Newton-le-Willows près de Warrington, dans le Merseyside, c'est après avoir débuté dans la musique en intégrant un petit groupe local GIVE WAY, dans lequel il officiait en tant que batteur, puis en enchaînant avec SOUL FBI en 1984, dans lequel il sera chanteur, que le producteur Peter WATERMAN le repère et lui fait enregistrer "Learning To Live" avec Ochi BROWN ainsi que les chœurs de "Let It Be" au sein du collectif FERRY AID. A l'époque, le jeune Rick ASTLEY est tout roux, son déhanché ne tarde pas à séduire les jeunes filles de sa génération, tandis que la gente masculine s'en moque gentiment. Pour autant, il devient très vite une idole pop, certes trop synthpop acidulée (principalement constituée de synthétiseurs, boîtes à rythmes et séquenceurs) pour les critiques musicales chics et branchées, mais suffisamment pour devenir la mascotte des médias grand public.
"Never Gonna Give You Up" se classe 6ème en France, bientôt suivi par "Whenever You Need Somebody" (11ème), "Together Forever" (18ème) et "Take Me To Your Heart" (18ème). Quatre tubes, et puis s'en va – en tout cas en France ; comme la plupart des artistes estampillés STOCK/AITKEN/WATERMAN (hormis Kylie MINOGUE qui s'émancipe très vite – et avec le succès que l'on sait, vers de nouveaux horizons musicaux). En 1988, l'album "Hold Me In Your Arms" n'y changera rien, pas plus que "Free" paru en 1991.
Il faudra attendre 1996 pour entendre de nouveau évoquer médiatiquement Rick ASTLEY grâce à l'adaptation française de son premier tube "Never Gonna Give You Up", par le boysband 2BE3 : "Toujours là pour toi" (voir sur ce lien). En 2007, un buzz se crée sur Internet autour du clip de cette même chanson "Never Gonna Give You Up". Sa diffusion au travers de faux liens (dans des courriels, forums, messageries instantanées…), technique connue sous le nom de Rickroll, devient mondiale. Le 1er avril 2008, le site de partage de vidéos YouTube redirigea toutes les vidéos de la page d'accueil du site vers celle du clip. On dit alors que l'internaute a été "rickrollé". "C’est un peu étrange, pour être honnête, d’avoir ces vidéos de soi, jeune homme, comme ça sur Internet. J’ai 42 ans maintenant, c’est un peu bizarre quand même. Mais c’est drôle …/… Si tout cela concernait une chanson de rock, avec des paroles qui veulent vraiment dire quelque chose, comme "God Bless America" de SPRINGSTEEN, je pourrais comprendre. Mais là, pour une chanson pop, même si je ne veux pas la rabaisser car je trouve toujours que c'est une formidable chanson pop… vous voyez ce que je veux dire ? Il n'y a aucun message derrière. Mais peut-être est-ce là toute l'ironie" déclarera-t-il au Los Angeles Time.
Aujourd'hui âgé de 49 ans, Rick ASTLEY poursuit sa carrière de chanteur au Royaume-Uni, notamment. Son dernier album de chansons originales "Keep It Turned On" est paru en 2001 (si l'on excepte un disque de reprises de standards pop "Portrait" proposé en 2005). En 2010, le single isolé "Lights Out", est considéré comme la chanson du retour (voir la vidéo ci-dessus). En automne dernier, l'artiste s'est produit en tournée en Amérique du Sud, en Australie et au Japon ; il poursuit également de nombreux galas au sein des soirées thématiques (l'équivalent de nos "Stars 80"), notamment "Let's Rock" (avec LEVEL 42, JIVE BUNNY & THE MASTERMIXERS, HOT CHOCOLATE, THE CHRISTIANS…) ou "Legends Of Pop" (avec BANANARAMA, Jason DONOVAN, SONIA, Nathan MOORE…). Enfin, si votre route vous mène en Angleterre au printemps prochain, sachez que Rick ASTLEY s'y produira en solo, au Preston Guild Hall le 30 mai.
Côté vie privée, Rick ASTLEY épousera en 2003 la productrice de cinéma Lene BAUSAGER, avec qui il avait eu une fille onze ans plus tôt, Emilie ASTLEY, née en 1992.
Thierry Cadet