Que devient Gérard Blanchard ?
Gérard BLANCHARD naît à Tours le 7 février 1953, mais grandit à Saint-Pierre-des-Corps. Parallèlement à l’obtention de son certificat d’étude, le jeune homme apprend l’accordéon, mais s’en sert comme d’un orgue afin d’y jouer du rock. Après ROXY MUSETTE, son premier groupe de rock décadent, il crée la formation punk GUEULE D’AMOUR, où il délaisse son accordéon. BLANCHARD sort par ailleurs un album de dessins à compte d’auteur, et monte encore un groupe, JO BB FOLK, qui connaît un plus large retentissement, à audience nationale; il réalise notamment la première partie de STARSHOOTER, avant le split un an et demi plus tard.
C’est au début des années 80, que l’artiste reprend son accordéon et décide de s’aventurer en solo. En 1981, il monte à Paris et décroche un contrat chez Barclay. Arrive alors son premier tube, « Rock Amadour » qui s’écoulera à près de deux millions de copies – issu d’un premier album intitulé « Troglo Dancing« . BLANCHARD est alors le seul à faire du rock sans guitare et à adopter sa rock-attitude sur de l’accordéon; suivra le follow-up « Marylou« , qui conforte le chanteur dans son succès, qui sera malheureusement de courte durée. Après deux opus supplémentaires qui ne rencontreront pas leur public, Gérard BLANCHARD décide de s’éloigner de la scène française.
Ce n’est qu’en 1987 que le succès pointe à nouveau, grâce à son quatrième album, porté par le tube « Elle voulait revoir sa Normandie » (la reprise d’un obscur titre des années 40 créé par… Jean LUMIERE), et dans une moindre mesure par « Amour de voyou« . En 1988, le chanteur tourangeau renoue avec le public à travers une tournée en France, et une programmation à la Fête de l’Huma. C’est un succès. Mais BLANCHARD veut rester en marge d’un certain milieu, et des décideurs parisiens… Les albums suivants resteront plus confidentiels.
ET AUJOURD’HUI ?
Fort d’une demi douzaine d’albums à son actif – dont certains réédités il y a cinq ans sous la forme d’un coffret 4 CD (« Troglo Dancing« , « Version pauvre du ‘Lac des Cygnes’« , « Amour de voyou« , « Moteur la vie« ), Gérard BLANCHARD, s’il continue de se produire quelques fois, peint. « J’ai toujours peint et dessiné. Une chanson laisse des souvenirs à tout le monde. C’est magique. Mais contrairement à la peinture, ça reste de l’art mineur » confie-t-il à nos confrères du « Parisien » à l’occasion d’une exposition donnée à La Teinturerie de Richelieu (ci-dessus en photo à Saint-Servan-sur-mer au-côté de Pia MOUSTAKI, la fille de Georges). Le peintre présente ce jour-là 17 toiles réalisées entre 2016 et 2017. « Qui va peindre les accordéonistes si je ne le fais pas ? » sourit-il.
Son dernier disque est sorti en 2011, des reprises de Georges BRASSENS. « « Stars 80 » ? J’ai refusé d’y participer. Peut-être parce que je suis un orgueilleux extrêmement fier, ou bien un auteur-compositeur qui n’a pas besoin d’aller courir le cachet. Je ne refuse pas le succès, je refuse la putasserie du succès« . A 65 ans, il préfère vivre tranquille sa retraite en Touraine. « Je suis propriétaire. Je n’ai pas de pension alimentaire, pas d’enfants, je ne casse pas des Porsche tous les mois. Je viens d’être fait citoyen d’honneur de la ville de Rocamadour. C’est bête, mais ça m’a touché. Je suis fier d’avoir, à un moment de ma carrière, fait danser la France, rendu les gens heureux » conclue-t-il. Merci l’artiste.
Par Thierry Cadet