Mourir sur scène - l'histoire d'un tube de Dalida

Il s’agit certainement de l’un des plus grands classiques de Dalida. Un titre que l’on associe souvent à la fin de carrière de la Diva aux millions d’albums vendus. Melody revient aujourd’hui sur Mourir sur scène, un titre inoubliable de Dalida.

Dalida n’en voulait pas !

Nous sommes en 1983 lorsque Mourir sur scène sort sur la face B du 45 T Les P’tits mots. La chanson est écrite par Michel Jouveaux et composée par Jeff Barnel. À la lecture des paroles, le compositeur pense immédiatement à Dalida.

L’idée était brillante ! Les fans de Dalida sont très proches de la chanteuse et connaissent généralement tous les aspects de sa vie publique.

Quelques temps plus tard, Barnel et Jouveaux présentent la chanson à Dalida. Mais cette dernière n’est pas du tout emballée… Est-ce à cause des références à sa tentative de suicide de 1967 ? Probablement.

Qu’importe pour Orlando, le frère et producteur de Dalida, cette chanson doit être enregistrée. Convaincue, la Diva enregistrera Mourir sur scène. Mais à sa sortie, le 45T plafonne… Jusqu’au jour où Dalida interprète Mourir sur scène en ouverture d’une émission de Maritie et Gilbert Carpentier.

En effet, à 20h30, de nombreux spectateurs étaient encore devant leur poste de télévision, ce qui a offert une grande publicité à cette chanson encore peu connue. Le lendemain le pari était gagnant et les ventes de Mourir sur scène s’accumulaient.

Moi je veux mourir sur scène
Devant les projecteurs
Oui je veux mourir sur scène
Le cœur ouvert tout en couleurs

Une chanson autobiographique ?

Lorsqu’on écoute Mourir sur scène, nous pensons évidemment à la fin de vie de Dalida. C’est une évidence. En effet, la chanson est d’une remarquable noirceur malgré la rythmique disco. En ce début des années 80, la mort est de plus en plus présente dans les chansons de Dalida. Souvenez-vous d’À ma manière, de Téléphonez-moi ou encore Pour en arriver là.

Dans Mourir sur scène, la Diva s’adresse directement à la mort. En utilisant l’impératif « Viens », l’auteur souligne ainsi, la proximité entre Dalida et la mort. La seconde forme du singulier renforce les liens de proximité entre la faucheuse et la chanteuse. Elles se connaissent. Elles se sont rencontrées en 1967, lorsque, meurtrie par la disparition de Luigi Tenco, Dalida a décidé de mettre fin à ses jours.

Viens, mais ne viens pas quand je serai seule
Tous les deux on se connaît déjà
On s’est vus de près, souviens-toi

Le temps a passé et la Diva a certainement pris du recul sur cette tragédie personnelle et sentimentale, n’est-ce pas ?

Sans aucun doute, mais dans Mourir sur scène, la chanteuse appelle la mort. Sur scène certes, mais elle lui demande tout de même de venir ! Avez-vous remarqué comment Dalida interprète le fameux « Viens » ? Prêtez attention à sa manière de séduire et de convoquer la mort dans son interprétation. Quand on connait la vie de Dalida, cela nous en glacerait presque le sang… Ainsi, ce sont ces petites intonations qui donnent toute la majestuosité de Mourir sur scène.

Pourtant, personne ne l’avait véritablement remarqué à l’époque… Jusqu’en ce triste 3 mai 1987. Ce jour-là, le public et les médias se rendent compte de la puissance de Mourir sur scène. Ce jour-là, Dalida et sa chanson entrent dans l’éternité.

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