Michel LEGRAND flingue la scène française : "Il y a tellement de médiocres !"
C’est une interview particulière que Michel LEGRAND a récemment donnée à nos confrères de BFM TV. Le grand chef d’orchestre déclare sans complexe : « Dans mes compositions, c’est toujours intéressant. On aime ou on n’aime pas, ça m’est égal, mais c’est original, il y a des idées, de l’imagination, ça parle …/… Les gens croient qu’on travaille pour eux, mais non (rires) ! Je compose pour moi ! Je veux m’épater. J’essaye sans cesse de trouver des idées …/… Ce qui est formidable, c’est que le public m’adore. Partout où je fais des concerts, à mon plus grand étonnement, c’est plein. Mais à 83 ans, je travaille mon piano tous les jours. Je suis un artisan forcené. Si on veut rester le meilleur, il faut travailler tout le temps« .
A l’occasion de la parution de son nouvel album « Michel Legrand & ses amis« , le compositeur des « Parapluies de Cherboug » n’hésite pas non plus à flinguer une partie de ses contemporains : « Aujourd’hui, il y a tellement de médiocres ! …/… J’adore par exemple CABREL, SOUCHON et VOULZY, ils ont du talent, mais ils clonent leurs chansons. Elles se ressemblent toutes tellement, j’ai l’impression qu’ils me racontent toujours la même chose …/… Alexandre DESPLAT (ndlr : le dernier lauréat aux Oscars), c’est pas mal… Mais il clone ce qu’il fait depuis toujours. Il n’y a pas de thèmes, pas d’harmonies. On ne sait pas bien ce que ça veut dire. Ce n’est pas une musique qui vous raconte des choses. On dirait des tapisseries qu’on met chez soi et qu’on change parce que c’est moche… …/… Moi, j’ai de l’admiration pour les génies. Quand je regarde le travail de Jean-Jacques SEMPÉ par exemple, je passe une après-midi sublime. Muriel ROBIN, MAURANE, Hélène SÉGARA sont formidables aussi. D’ailleurs, on va faire un disque au Brésil avec MAURANE l’an prochain (voir sur ce lien). Il y a toujours des aventures à tenter avec des gens intéressants« .
Côté projets, si Michel LEGRAND prévoit de remonter sur scène à Paris, le 21 janvier – avec Vincent NICLO (voir sur ce lien), pas encore de retour au cinéma – « Souvent, j’ai des problèmes avec des réalisateurs. Quand j’ai fait « La bûche » avec Danièle THOMPSON par exemple, elle a mis ma musique tellement loin. Je trouve ça minable…« . Il travaille actuellement avec son épouse, la comédienne Macha MÉRIL, sur un opéra d’un nouveau genre. « C’est un opéra de chambre avec quatre personnes en scène. On va utiliser la musique comme on ne l’a jamais fait jusqu’à ce jour. Ça sera une petite révolution dans le métier, c’est tellement original. On va peut-être se ramasser, les gens ne vont peut-être pas comprendre mais ce sera notre sang, notre imagination, le résultat de notre travail. C’est comme ça comme fait des œuvres, en faisant des choses à contre-courant« .
Thierry Cadet