Marie-José, la femme qui a inspiré le tube "Joe le taxi", est décédée
Maria-José LEAOS DOS SANTOS, plus connue sous le nom de Joe, est décédée le 3 mars dernier, à l’âge de 64 ans, d’un cancer « fulgurant« , selon Johanne, celle qui partageait sa vie. « Maria-José c’était trop féminin pour elle. Alors elle a raccourci en Joe, et on l’appelait Joe le taxi » confirme sa compagne Johanne, à nos confrères du magazine « Têtu« .
Véritable figure du milieu lesbien parisien et des nuits de Pigalle, cette femme d’origine portugaise qui se faisait appeler Joe, fuit son pays natal quand sa mère découvre son homosexualité. Elle devient taxi de nuit après un chagrin d’amour avec une prostituée. Joe avait l’habitude de prendre dans son véhicule la crème du milieu parisien à la sortie des boîtes de nuit, de Véronique SANSON à Claude BRASSEUR, en passant Michel BLANC…
Selon « L’Obs », elle embarquera notamment à trois reprises Etienne RODA-GIL, le parolier de Claude FRANÇOIS ou de Julien CLERC, qui écrira « Joe le taxi » pour Vanessa PARADIS en 1987, s’inspirant de cette femme. Joe lui avait raconté en détails son histoire, de son internement par ses parents en passant par le couvent dont elle s’est enfuie jusqu’à l’exorcisme qu’on lui a fait subir pour la délivrer de ses préférences amoureuses, la conductrice lui avait tout confié, même la raison de sa vocation. C’était donc pour tenter de retrouver une ancienne amante que Joe était devenue taxi et arpentait les rues de la capitale. Et c’est ainsi que l’auteur écrira l’un des tubes les plus célèbres de sa génération.
LE SAVIEZ-VOUS ?
En France, le 45 tours « Joe le taxi« , écrit par Etienne RODA-GIL et composé par Franck LANGOLFF, ne mettra que trois semaines à se classer en tête des ventes. Entré le 11 juillet 1987 à la 21ème place — soit près de trois mois après sa sortie dans les bacs, il atteindra la place suprême du Top 50 le 1er août, se payant le luxe de détrôner MADONNA avec « La isla bonita« . La légende veut que, durant cette période, le titre passe 450 fois par semaine sur toutes les radios et que 30 000 exemplaires soient achetés quotidiennement. « Joe le taxi » s’écoulera à 1 300 000 exemplaires en France (disque de platine) et à 3 200 000 exemplaires à travers le monde. A 14 ans, c’est très violent. « Se retrouver première, là, je n’y comprends plus rien » déclarera-t-elle, selon Hugues ROYER, auteur du livre « Vanessa Paradis : la vraie histoire« . « Et puis il y a tous ces gens qui m’écrivent à la maison de disques pour dire qu’ils m’aiment. Et, dans la rue, ces gens qui me demandent si c’est bien moi, Vanessa Paradis. Tout ça me fait un peu peur, mais j’aime tellement chanter » (voir sur ce lien).
Par Thierry Cadet