Manu DIBANGO est décédé
C’est l’un des symboles majeurs de la Musique Africaine qui vient de nous quitter. Le virtuose du saxophone et du jazz Manu DIBANGO nous a quittés ce matin à l’âge de 86 ans, infecté par ce diable de virus.
Le 12 décembre 1933 naît à Douala au Cameroun Emmanuel N’Djoké Dibango. Son père est issu de l’ethnie Yabassi, sa mère est douala, différence importante dans un pays qui vit selon les rites ancestraux. Chez lui, le jeune Manu DIBANGO parle essentiellement le douala. Son père est fonctionnaire. Sa rigueur morale est un exemple pour son fils et sa religion n’y est sans doute pas étrangère. En effet, les Dibango sont protestants. Le soir, Manu va au temple et sa mère s’occupe de la chorale.
Sa scolarité commence par l’école du village et se poursuit à « l’école des blancs ». C’est là qu’il fait l’apprentissage du français. Une fois son certificat réussi, son père veut l’envoyer faire ses études en Europe.
Au printemps 1949, Manu DIBANGO, ravi d’aller à la découverte du monde, effectue un long périple en bateau et accoste à Marseille. Sa famille d’accueil se trouve en réalité à Saint Calais dans la Sarthe. En 1950, il va au lycée à Chartres, un peu plus au sud. Il y retrouve quelques Africains, généralement des fils de bonne famille. Mais cet environnement lui convient mieux.
Manu DIBANGO fait ses débuts musicaux en grattant d’abord la mandoline, puis en apprenant le piano. Lors d’un séjour dans un centre de colonie réservé aux enfants camerounais résidents en France, il rencontre Francis BEBEY, un peu plus âgé que lui, qui est un fan de jazz. Luis ARMSTRONG et Sidney BECHET sont pour lui, les deux figures emblématiques du jazz noir américain. Les deux jeunes gens forment à cette occasion un petit groupe où chacun s’essaie à la pratique de son instrument favori.
C’est à cette époque qu’il découvre également le saxophone. Manu DIBANGO commence à prendre des cours. La musique est un hobby, mais en aucun cas, il ne pense à en faire un métier. Il passe donc la première partie de son baccalauréat à Reims, ville dans laquelle il a trouvé une nouvelle école. L’année scolaire suivante est marquée par son embauche pour les week-ends dans une boîte de nuit locale, le Monaco. S’il pense faire par la suite une école de commerce, son projet tourne court du fait de ses mauvais résultats.
Fin 1956, Manu DIBANGO décide d’aller tenter sa chance à Bruxelles. Par le biais d’un ami, il est embauché au Tabou, cabaret à la mode dans la capitale belge. Il fait la connaissance d’un mannequin, Coco qui deviendra par la suite sa femme. Malheureusement après une brouille avec le patron du Tabou, il se retrouve au chômage. Quelques semaines après, on lui propose une mini-tournée avec un orchestre sur les bases américaines en Europe. Après un passage au Moulin Rouge d’Ostende et au Scotch d’Anvers, il signe en 1958, un contrat de deux ans au Chat Noir à Charleroi.
En 1960, il est embauché dans une boîte bruxelloise, les Anges noirs que les politiciens et intellectuels zaïrois fréquentent assidûment. En effet, nous sommes dans l’effervescence des négociations d’indépendance et la ville est devenue un carrefour d’influences.
Dans cette atmosphère, Manu DIBANGO, chef de l’orchestre des Anges noirs, flirte avec la véritable musique africaine. Jusque-là, il jouait essentiellement de la musique pour les Occidentaux, cha cha, tango, variété en tout genre… Le premier contact se fera avec la musique moderne congolaise, déjà très développée. C’est sa rencontre avec le grand Joseph KABASELE et l’African Jazz qui va tout déclencher et lui ouvrir les portes d’un monde qu’il a oublié.
Après plusieurs années d’exil en Europe, Manu DIBANGO s’investit fortement dans le Jazz. Il retrouve le son du continent africain avec Kabasélé. Celui-ci l’embauche comme saxophoniste dans son orchestre. Ensemble, ils enregistrent une quarantaine de morceaux dans un studio à Bruxelles pendant quinze jours. En Afrique, les disques sont bien accueillis et se forgent un beau succès.
Fort de ce bon départ discographique, Manu DIBANGO désire maintenant faire un enregistrement solo. « African soul » mélange jazz, rumba et rythmes latino. Même si le résultat est honorable, Manu ne réussit pas à le faire produire.
Après ce coup du sort, Kabasélé donne une seconde chance au musicien. Il lui propose d’accompagner l’African Jazz en tournée au Zaïre durant le mois d’août 1961. Manu DIBANGO accepte et s’envole pour Kinshasa avec sa femme. Une fois le contrat rempli, le couple prend en gérance l’Afro-Negro, boîte dont le succès est rapidement assuré. Deux ans après, Manu décide d’ouvrir son propre établissement, le Tam Tam. Il assure la direction de l’orchestre et propose ses propres compositions. Libre de tout contrat, il joue désormais avec qui il veut, étendant ainsi le réseau de ses connaissances. Début 1962, il lance la mode du twist à Kinshasa avec « Twist à Léo« . C’est un vaste succès.
Après un passage à Yaoundé, Manu et sa femme Coco reviennent à Paris, fatigués de l’aventure africaine.
Manu DIBANGO reprend tout à zéro. Après un séjour au casino de Saint-Cast en Bretagne, fin 1965, il revient à Paris et se met à courir les cachets. Il est d’abord embauché dans l’orchestre de Dick RIVERS puis dans celui de Nino FERRER où il joue de l’orgue Hammond. Quand Nino FERRER s’aperçoit que c’est un excellent saxophoniste, il l’emploie comme tel et lui donne même la direction de l’orchestre. Les tournées se succèdent et Manu retrouve une place qu’il n’aurait jamais dû quitter.
Début 1969, Manu DIBANGO se sépare du chanteur et signe un premier contrat d’édition avec la compagnie Tutti. À l’automne sort le « Saxy Party » chez Philips. Ses réels débuts discographiques sont seulement couronnés d’un succès d’estime. Rolande Lecouviour de la firme Decca, prend contact alors avec lui et propose d’enregistrer un second album. Aussitôt dit, aussitôt fait et c’est ainsi que ce disque sans nom lance Manu DIBANGO sur les pistes africaines et notamment camerounaises. Plus dansant, il évoque aussi des faits de société. Le succès africain ravit le musicien qui dorénavant fait de fréquents allers et retours en Afrique.
À l’occasion de la Huitième coupe d’Afrique des Nations, grand événement footballistique qui se déroule à Yaoundé en 1972, Manu DIBANGO compose un hymne dont la face B du 45 tours n’est autre que le plus gros tube africain de tous les temps, « Soul Makossa« .
Si dans un premier temps personne ne semble apprécier ce morceau à Yaoundé comme à Paris, quelques Américains en visite chez Decca, embarquent le 45 tours et réussissent à le passer sur les radios. Il est même classé dans certains charts américains. Le décalage entre l’Europe et les États-Unis devient très important et seule, Rolande Lecouviour semble croire à la bonne étoile de Manu DIBANGO qui enregistre un album « O boso » sur lequel on retrouve le fameux titre (qui sera par la suite plagié par Michael JACKSON).
Devant l’évidence du succès américain, Decca prend contact avec Atlantic et négocie une tournée d’un mois dans le pays de l’Oncle Sam dont dix jours de représentation au célèbre Appollo d’Harlem. Nous sommes en 1973. Si l’Amérique était un fantasme pour Manu DIBANGO et ses musiciens, elle devient réalité en quelques jours. La notoriété du musicien est importante et son succès, énorme. Les noirs américains voient là l’expression de leur terre originelle.
Les médias français comprennent enfin que cet instrumentiste difficilement classable est un artiste de talent et son passage à Paris à l’Olympia à la fin de l’année 1973 est un triomphe. Il effectue ensuite une grande tournée américaine avec le Fania All Stars, grande « famille » de musiciens et chanteurs latino.
Si ses voyages l’amènent le plus souvent à Paris, New York ou Yaoundé, c’est à Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire que Manu DIBANGO pose ses valises en 1975. En effet, il est convié à diriger le nouvel Orchestre de la Radio-télévision Ivoirienne. Il y restera quatre ans.
En 1978, il enregistre l’album « Home Made » avec des musiciens ghanéens et nigérians. Ses contacts avec ces derniers se font au fur et à mesure des allers et retours entre Abidjan et Lagos. Manu DIBANGO y côtoie aussi Fela, le roi de l’Afrobeat. Le succès de cet album assure à Manu une grande notoriété au Nigéria et lui permet de jouer à l’Olympia à Paris, puis de partir pour la Jamaïque.
Il en profite pour enregistrer un nouvel album « Gone clear » avec la participation des célèbres Robbie Shakespeare et Sly Dunbar. La rencontre entre l’Afrique et la Jamaïque inspire Manu DIBANGO.
En 1982, sort un nouvel album « Waka Juju« , qui marque un retour à l' »afrosound ». On y entend des titres comme « Douala serenade » ou « Ma Marie« . Mais Manu DIBANGO est un vieux routier et a l’habitude de s’ouvrir à tous les courants musicaux intéressants. En 1984, déboule le 45 tours « Abele Dance » produit par Martin Messonnier. Étonnant de modernité, mélange de hip-hop et de musique africaine, ce titre est un véritable tube en Europe, en Afrique et à New York et précède de quelque peu l’album « Surtention« . Un an plus tard, il enregistre à Paris un nouvel album « Electric Africa« . Quelques grandes pointures du jazz sont venues apporter leur contribution : Bill Laswell, Bernie Worrel et surtout le grand Herbie Hancock. S’efforçant de jeter des ponts entre différents courants musicaux, Manu DIBANGO est souvent là où on ne l’attend pas.
Celui qui est considéré par beaucoup comme le précurseur de la musique africaine « moderne » reçoit le 14 mars 1986 la médaille des Arts et des Lettres par le ministre de la Culture français, Jack Lang. Cette distinction apporte une contribution flatteuse à l’édifice de sa carrière.
Sa production discographique est toujours aussi régulière et en 1986, Manu DIBANGO sort un nouveau disque intitulé « Afrijazzy« . Si le continent noir est une inépuisable source d’inspiration, le jazz est une passion très ancienne. Le 10 décembre, Manu présente son nouvel opus au New Morning, club de jazz parisien renommé, devant un parterre d’aficionados.
Le 12 juillet 1988, le Festival des Francofolies de La Rochelle organise un concert intitulé « La fête à Manu ». Quelques invités viennent le rejoindre sur scène : Maxime LE FORESTIER, Paul Personne, son ancien « patron » Nino FERRER, les Congolais N’Zongo Soul et Zao ainsi que ses compatriotes, les Têtes Brûlées. La magie opère et les participants à cette grande rencontre honorent leur hôte avec talent. En décembre un double album live de ce concert est commercialisé, « Happy Reunion« .
La décennie suivante commence avec de nombreux projets qui ne tardent pas à se réaliser : en 1990, sort en effet, « Trois kilos de café« , autobiographie de Manu DIBANGO, écrite avec Danielle Rouard du Monde, qui permet de faire l’éclairage sur ses débuts parfois difficiles, mais toujours riches d’enseignements, sur la scène musicale franco-africaine. Il publie en même temps le volume un des « Négropolitaines », disque de reprises revues et corrigées, du fameux « Indépendance cha cha » du grand Kallé au « Pata pata » de Myriam Makeba. Fluide, le saxo du grand Manu redonne vie à des morceaux d’anthologie.
Démontrant une fois de plus sa grande adaptation à tous les courants musicaux, le plus grand saxophoniste africain publie en 90, un album original intitulé « Polysonic« . Sans perdre de vue ses racines, il joue les sorciers de la musique en concoctant un mélange sonore entre jazz, rap et traditionnel. À presque 60 ans, son ouverture d’esprit lui permet d’aborder toute sorte de rivages.
Son passage en 1991 à Paris dans la célèbre salle de l’Olympia puis au festival du Printemps de Bourges lui donne la possibilité de sortir un enregistrement live « Live 91 ». Si Manu DIBANGO promène sa grande silhouette sur les scènes françaises et d’ailleurs, il passe aux plateaux de télévision à partir d’octobre. En effet, à cette date, il présente une émission musicale sur la troisième chaîne française, « Salut Manu« . Ravi d’avoir une nouvelle corde à son arc, le musicien au vu de sa grande expérience, cherche à lancer de nouveaux talents, conscient qu’il sert pour un certain nombre de référence dans le milieu.
En 1993, il est récompensé par la Victoire du meilleur album de musique de variétés instrumentales de l’année 1992 (France) pour le deuxième volume des « Négropolitaines« .
À l’occasion de son soixantième anniversaire, Manu DIBANGO sort un disque « Wakafrica ou l’Afrique en route« . Projet ambitieux de réunification musicale de l’Afrique, Manu DIBANGO propose de revisiter le patrimoine de la chanson en invitant les ténors Youssou N’Dour, King Sunny Ade, Salif Keita, Angélique Kidjo, Ray Lema et quelques autres. Il se produit ensuite, au Casino de Paris en mai pour une série de concerts.
Infatigable semble être l’adjectif qui convient le mieux au « parrain » camerounais. En 1996, Manu DIBANGO sort un autre album « Lamastabastani« . Sa femme décédée subitement en 1995, lui inspire des morceaux nostalgiques. Son saxo si brillant donne vie aux gospels et rhythm’n’blues où quelques nouveaux talents comme le bassiste Willy N’for, la chanteuse Charlotte M’bango et le percussionniste Brice Wassy viennent le soutenir. Ses souvenirs d’enfance aussi remontent à la surface, quand sa mère dirigeait la chorale de l’église.
Depuis le début de sa carrière, Manu DIBANGO a su imposer son style tout en visitant les différents courants musicaux qui pouvaient l’intéresser. « African Soul, the very best of » sort en mars 1997. « Makossa man » comme certains l’appellent depuis 1972 propose ici, une collection de titres qui ont fait sa célébrité.
Pour son nouvel album, « Mboa’su« , qu’il sort en avril 2000, Manu DIBANGO s’entoure de jeunes artistes, mais aussi de noms confirmés comme Gino Sitson ou Mario Canonge. Le titre de l’album signifie « Chez nous » et illustre l’état d’esprit de l’artiste qui se sent partout chez lui, mais qui par ailleurs, regarde un peu dans le rétroviseur de sa longue carrière. Consacré Camerounais du siècle au début de l’année, en compagnie du footballeur Roger Milla, Manu DIBANGO effectue un vrai retour sur lui-même et vers le Cameroun, sa terre natale. En outre, lors des REMY au mois de mai (Rencontres musicales de Yaoundé), le musicien est fêté comme il se doit.
Quelques semaines plus tard, sort un nouvel album intitulé « Kamer feeling« . Accompagné par les chanteuses Ruth Kotto et Koko Ateba, Pablo Master et les pianistes Omar Sosa et Mario Canonge, Manu DIBANGO propose un mélange de reggae, de rap et de rythmes issus de la musique camerounaise, s’éloignant un peu plus du jazz pur, mais gardant quand même son côté swing. Un album enlevé qui peut plaire au plus grand nombre.
Jamais à court d’idées, Manu DIBANGO revient en mai 2002 avec une nouvelle compilation qu’il intitule « B Sides« . Elle regroupe des titres enregistrés à l’origine entre 1971 et 1983, et que le musicien revisite avec de nouveaux instruments, marimba et xylophone. On trouve aussi sur ce disque un remix de « Soul fiesta » réalisé en collaboration avec un spécialiste de musique électro, DJ Gilb’R.
2003 est l’année des 30 ans de « Soul Makossa » et de ses 70 ans. Toujours aussi actif, Manu DIBANGO travaille chez lui avec Ray Lema à la recherche du Bantou Beat, cocktail jazzy de groove de l’Afrique centrale. Le 14 mars, il fait son grand retour à Douala, sa ville natale, où il n’avait pas joué depuis 27 ans.
En mai 2004, Manu DIBANGO est nommé Artiste de l’Unesco pour la paix par le Directeur général de l’organisation, Koïchiro Matsuura, « en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle au développement des arts, de la paix et du dialogue des cultures dans le monde ». Le musicien donne un concert le 27 mai à l’occasion de la cérémonie de nomination au siège de l’Unesco à Paris, juste avant l’ouverture des Journées de l’Afrique.
En décembre 2005, le public découvre le nouveau film d’animation du réalisateur français Michel Ocelot, « Kirikou et les bêtes sauvages » La grande majorité de la bande originale est signée Manu DIBANGO.
En septembre de l’année 2006, un DVD intitulé « Manu Dibango et le Soul Makossa Gang » capté en 2005 à l’occasion du Festival Uriage en Voix sort dans les bacs.
Toujours aussi actif, intéressé par tous les genres musicaux, Manu DIBANGO revient à ses amours d’adolescent et sort en mars 2007 « Manu Dibango joue Sydney Bechet« , un hommage au compositeur et instrumentiste noir américain originaire de la Nouvelle-Orléans.
En juillet 2007, on découvre une autre facette du compositeur à travers le disque « AfricaVision – Le Cinéma de Manu Dibango » : le CD réunit les musiques de bandes originales de films qu’il a composées entre 1976 et 2004.
Deux projets discographiques se succèdent en 2011 : d’abord en juin « Ballad Emotion« , qui réunit une vingtaine de classiques (« What a Wonderful World », « Cry Me a River », « Summertime »…) revisités sous un angle électro jazzy par le saxophoniste ; puis en novembre, l’album « Past Present Future« . Ces nouvelles compositions s’accompagnent de nombreux invités comme Pit Baccardi ou Passi. Pour la réalisation, Manu a fait appel au Britannique Wayne Beckford, avec qui il propose une relecture de son tube « Soul Makossa« . Qui devient alors « Soul Makossa 2.0«
À l’occasion de ses 80 ans, le vétéran camerounais Manu DIBANGO multiplie les événements : après avoir fêté en avance cet anniversaire en mai par un concert à la mairie de Paris, il s’embarque dans une tournée d’une trentaine de dates qui fait escale dans des festivals de renom (Africajarc, Festival du bout du monde…). Suit un nouvel ouvrage autobiographique, « Balade en saxo : dans les coulisses de ma vie« , accompagné par l’album « Balade en saxo » qui propose une relecture de classiques français et internationaux.
En décembre 2015, quarante ans après son premier passage à l’Apollo Theatre d’Harlem, Manu DIBANGO remonte sur la scène de ce lieu mythique de la musique afro-américaine à New York. Quelques semaines plus tard, il se produit en Côte d’Ivoire, et poursuit en Allemagne, au Canada… Nommé Grand témoin de la francophonie par l’Organisation internationale de la Francophonie, il est mandaté pour défendre les valeurs de la francophonie aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro au Brésil en août 2016, où il joue également avec l’Orchestre national du Brésil.
Honoré en février 2017 d’un Lifetime Award pour l’ensemble de sa carrière qui lui est remis à la cérémonie des Afrima (All Africa Music Awards) organisée au Nigeria, Manu DIBANGO participe peu après au festival international de jazz du Cap en Afrique du Sud où il collabore avec le saxophoniste mozambicain Moreira Chonguica. Fin 2018, c’est le musicien angolais Bonga qui le fait venir pour jouer ensemble à Luanda.
Pour ses 60 ans de carrière, et ses 85 ans, le saxophoniste imagine un nouveau projet baptisé « Safari symphonique« . Une représentation a lieu en juillet 2019 au festival Jazz à Vienne, avec l’Orchestre national de Lyon. Le Camerounais a aussi deux invités spéciales : la Brésilienne Flavia Coelho et l’Ivoirienne Manou Gallo. Dans la salle parisienne du Grand Rex, en octobre, Manu DIBANGO renouvelle l’expérience, accompagné cette fois par l’Orchestre Lamoureux.
C’est dire si, au vu de ce parcours tout simplement phénoménal, Manu DIBANGO a marqué de son empreinte indélébile la Musique Africaine et devrions-nous dire toute la World Music. Assurément ses rythmes chauds et uniques manqueront au paysage musical mondial. Au revoir Monsieur.
Alexandre DEMARTIN