Le créateur de "Libertine" reprend sa chanson pour la donner à un jeune artiste

Jean-Claude DEQUÉANT a composé « Libertine » pour Mylène FARMER en 1986, sur un texte de Laurent BOUTONNAT. Un des seuls créateurs (hormis BOUTONNAT) à avoir signé pour Mylène FARMER, avec Jérôme DAHAN. Près de 30 ans après, le compositeur reprend sa chanson et l’arrange pour le jeune artiste orléanais TIHYAD, auto-proclamé « la talentueuse créature libanaise ». Le single « Libertine » nouvelle génération, avec la participation de la chanteuse Jany McHONEY, s’appuie sur un clip réalisé par Stéphane BÉRARD, mettant en exergue l’ambiguïté sexuelle. Il s’agit d’un extrait du troisième et nouvel album de TIHYAD à venir, chanteur et comédien de 36 ans, qui a notamment chanté le compositeur de Serge LAMA, Yves GILBERT, et joué avec ce dernier au sein de la pièce « Le Libanais et Monsieur Yves » donnée au Théâtre du Gymnase de Paris. En début d’année, TIHYAD reprenait même « La mamma » de Charles AZNAVOUR – en duo avec Romain BARBOSA (en attendant « Là-bas« , « Quand on a que l’amour » et une version slow de « Libertine« ).

« « Libertine » a toute une histoire : j’avais composé une musique sur laquelle un chanteur, Georges SIBOLLE – qui n’est pas très connu – avait mis un texte qui s’appelait « L’amour tutti frutti« » confie Jean-Claude DEQUÉANT à nos confrères de mylène.net. « On avait même fait une maquette très rock avec une chanteuse, on l’a présentée aux maisons de disques, mais personne n’en voulait. Je me souviens que Jérôme et Laurent l’adoraient et me disaient toujours : « C’est un carton ton truc ! » Ils m’ont même aidé à la démarcher, on leur a dit : « Ça, en anglais, ce serait un carton ! » C’est une des rares fois de ma vie où je me suis dit que je tenais quelque chose. Je sentais bien que cette musique était la chance de ma vie, mais rien ne se passait. Après l’échec d' »On est tous des imbéciles » chez RCA, Jérôme et Laurent ont signé chez Polygram pour un album …/… Laurent a ensuite accéleré la musique de ce qui allait devenir « Libertine« , puis il m’a demandé de retravailler un refrain plus long à partir d’un gimmick qui existait et sur lequel il allait écrire le fameux : « Je, je suis libertine… » Enfin, il m’a demandé d’écrire une musique pour le couplet, « Cendres de lune… » …/… J’ai eu un choc énorme quand il m’a chanté : « Je, je suis libertine… ». J’ai essayé de lui expliquer que les jeunes ne parlaient plus de libertinage en 1985, que c’était désuet. Cependant, il m’a répondu tellement sûr de lui que j’ai vite abdiqué. Ensuite, il m’a chanté la suite : « Je suis une catin ». Alors là, je lui ai dit carrément que ça ne passerait jamais en radio ! …/… Puis, j’ai amené deux sœurs pour chanter la fin de « Libertine« , cet espèce d’hymne africain ».

​Jean-Claude DEQUÉANT est un auteur, compositeur et arrangeur français. Il a travaillé sur dix albums d’Yves SIMON à partir de « Au pays des merveilles de Juliet » en 1973. Puis, il a collaboré avec Alain SOUCHON pour les chansons « Partir » et « Londres sur Tamise » au sein de l’album « J’ai dix ans » en 1974, puis avec RENAUD sur l’album « Ma gonzesse » en 1979. Jean-Claude DEQUÉANT est également interprète, publiant l’album « Très flou, vent fou » en 1977. Durant les années 80, naît l’association avec Mylène FARMER dont il est à la base de la carrière : la prise de son et le mixage de l’album « Cendres de lune » en 1986, et de trois des premiers singles extraits « Maman a tort« , « Plus grandir » et « Libertine » ; sans oublier le 45 tours collector « On est tous des imbéciles« . « Le choix d’Alain LÉVY, le président de Polygram à l’époque, de choisir « Plus grandir » en premier single a bien failli faire capoter définitivement cet album et la carrière de Mylène avec. Nous étions fous de rage de cette erreur. Pour nous tous, « Libertine » était la locomotive et quand enfin le single est sorti, vu l’échec du précédent, ce n’était pas évident que ça marche. Les conseils de management de Bertrand LE PAGE, et bien entendu principalement le clip réalisé par Laurent, ont contribué à donner le coup de projecteur qui manquait jusque-là. À la rentrée de septembre 1986, les petites copines de ma fille cadette, qui était en maternelle, chantaient « Libertine« . Ça m’a fait un drôle d’effet ! » poursuit Jean-Claude DEQUÉANT. 

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Thierry Cadet