Johnny Clegg est mort
Le chanteur sud-africain Johnny CLEGG, surnommé le Zoulou blanc, qui s’était fortement engagé dans la lutte contre l’apartheid, le système ségrégationniste en vigueur en Afrique du Sud jusqu’en 1994, est décédé ce mardi d’un cancer (qui lui avait été diagnostiqué en 2015), à l’âge de 66 ans, rapportent les médias sud-africains. « Johnny est décédé paisiblement aujourd’hui, entouré de sa famille à Johannesburg, après une bataille de quatre ans et demi contre le cancer » déclare son manager Rodd QUINN, sur la SABC. « Il a joué un rôle majeur en Afrique du Sud en faisant découvrir aux gens différentes cultures et en les rapprochant. Il nous a montré ce que cela signifiait d’embrasser d’autres cultures sans perdre son identité« .
Dans les années 80, Johnny CLEGG a aligné les tubes de « Scatterlings Of Africa« , à « Asimbonanga« , en passant par « I Call Your Name« . Conscient d’avoir « eu une carrière gratifiante à bien des égards » et d’avoir réussi « à rassembler des gens grâce à des chansons« , Johnny CLEGG avait mis fin à sa carrière il y a deux ans. Il avait un dernier rêve : « Je veux offrir à mes fans une sorte de conclusion, leur dire que le voyage que j’ai commencé quand j’avais 14 ans touche aujourd’hui à sa fin« . Le cancer, même s’il était en rémission, poussait cet artiste profondément engagé vers la sortie. « Mes spectacles sont très physiques, avec beaucoup de danses, et exigent que je sois fort, alors je voudrais faire mes adieux tant que j’en suis encore capable » avait en effet confié celui qui a toujours affiché son soutien à Nelson MANDELA. Johnny CLEGG avait donc entamé sa dernière tournée baptisée « Final Journey World Tour« . Un « dernier voyage » qui l’aura conduit aux quatre coins de la planète, de la France aux États-Unis en passant par le Royaume-Uni.
En 1988, la France découvre son opus « Third World Child » (le premier avec son groupe SAVUKA), qui squatte la première place du Top Albums durant quatorze semaines, dont quarante-quatre dans le Top 10, autant dire qu’aujourd’hui rares sont les artistes a réaliser une telle performance, même s’il est vrai qu’en trente ans le marché du disque a considérablement évolué. Le suivant « Shadow Man » sera, lui aussi, n°1 ; quant au troisième en 1990 « Cruel Crazy Beautiful World« , il atteindra la troisième place. Des tubes comme s’il en pleuvait : « Scatterlings Of Africa » (Top 8 en 1987), « Asimbonanga » (Top 2 en 1988), « I Call Your Name » (Top 10 en 1988)… A l’époque, RENAUD lui dédie même une chanson « Jonathan« , sur son album « Putain de camion« , et plus récemment Florence FORESTI lui rend hommage dans son spectacle « Mother Fucker« , en évoquant avec humour ses souvenirs d’adolescence.
Par Thierry Cadet