Herbert LÉONARD : "Oui, JOHNNY m'a lâché"

Ce lundi Herbert LÉONARD est de retour en bacs avec un nouvel album aux accents rhythm & blues « Demi-tour« , porté par le single « Elle est divine » – adaptation du « Keep On Running » de Jackie EDWARDS par Gérard TEMPESTI, le producteur de l’album. Cette idée de refaire du rhythm & blues est venue assez subitement. Je voulais reprendre mes premières chansons car j’avais le regret que mon premier album n’ait pas été connu. Il m’a fait connaître dans le métier, mais pas auprès du public. J’avais envie de rechanter quatre, ou cinq chansons de ce premier album et c’est ce que j’ai fait, dans le jus de l’époque. Je parle bien du jus, parce-que certains collègues m’ont dit que j’aurais sans doute dû changer les textes, qu’ils jugeaient puérils. Seulement, les textes sont indissociables de la musique, et, en les changeant, ce ne serait plus les mêmes chansons …/… J’espère que celui-là marchera, et encore mieux que celui d’avant, qui ne me correspondait pas vraiment. Là, c’est vraiment moi ! confie-t-il à Bastien KOSSEK pour hors-format.net.

 

Lors de cet entretien (dont une partie est actuellement diffusée sur Melody), Herbert LÉONARD revient sur son parcours et livre quelques confidences, notamment sur ses rapports avec Michel LEEB ou Johnny HALLYDAY. Johnny est quelqu’un de très inconstant au niveau relationnel, de l’amitié. Pendant deux ans, il m’a baladé partout. Je sortais avec lui, j’allais en tournée avec lui. Quand GILBERT MONTAGNÉ a connu son premier tube, oui, il m’a lâché et il est parti avec lui. Ça, c’est Johnny HALLYDAY …/… Quant à Michel LEEB, lors des premières parties que je réalisais pour lui au début des années 80, il a refusé de me prêter ses cuivres et sa sono… Une affaire bassement matérialiste. C’était mesquin, quoi.

 

Pis, comment l’artiste a-t-il géré sa traversée du désert, entre « Quelque chose en moi tient mon cœur » en 1968, et son come-back en 1981 avec « Pour le plaisir » ? Et comment a-t-il dû faire face à son producteur de l’époque Jean RENARD, qui le lâche après avoir réalisé une étude sur sa popularité (NDLR : Un matin, Jean RENARD lui révèle en effet qu’il n’a plus de public. Dans la foulée, il sort le contrat de sa poche, le déchire devant les yeux d’Herbert LÉONARD, et repart aussitôt) Mérite-t-il vraiment qu’on en parle ? …/… Je l’ai envoyé chier ! Et devant tout le monde, en plus ! C’était dans le sud de la France. Lui, il était avec Jeane MANSON qu’il venait de « créer ». Il est venu me voir et m’a dit : « Maintenant que ça remarche pour toi, on pourrait peut-être réenregistrer les chansons ? ». Je lui ai répondu d’aller se faire foutre ! D’ailleurs, je n’ai pas dit que ça… mais il y a des choses que je ne peux pas répéter (sourire).

 

Par ailleurs, Herbert LÉONARD sera le 12 avril prochain, l’invité de Patrick SÉBASTIEN dans « Les années bonheur » sur France 2. « Pour le plaisir« , c’est vrai qu’il y a des jours où je n’ai pas envie de la chanter… mais j’y suis tenu. Aujourd’hui encore, je sors un album et on m’invite sur des plateaux de télé pour chanter « Pour le plaisir« . Par exemple, je vais faire Patrick SÉBASTIEN. SÉBASTIEN, il veut bien que je fasse « Elle est divine« , mais pas plus d’une minute et demi, à condition que je lui chante trois tubes avant …/… Évidemment, on ne refuse pas une télé comme ça. Mais si j’étais Johnny HALLYDAY, ce serait différent. On me donnerait le droit de faire mon nouveau titre en intégralité et c’est tout.

Thierry Cadet