Corine MARIENNEAU (TÉLÉPHONE) : "Ce n'est pas moi qui ai refusé de jouer avec eux. Moi, je ne demandais que cela"
Fort du succès attendu du premier concert, le 11 septembre dernier au Point Ephémère de Paris (voir sur ce lien), Jean-Louis AUBERT, Louis BERTIGNAC et Richard KOLINKA, ont enchaîné quelques dates sous le pseudo des INSUS, notamment à Lille ou à Lyon. Et une tournée de grande envergure pourrait avoir lieu. Toujours sans Corine MARIENNEAU. Cette dernière s'est exprimée pour la première fois sur le sujet, au micro de nos confrères du "Parisien". Âgée aujourd'hui de 63 ans, la bassiste et auteur, œuvrant tant dans les foyers de la Ddass que les collèges, est revenue sur ce groupe qui a changé sa vie. "Quand j'ai appris que les autres remontaient sur scène sans moi, cela m'a violemment surprise. J'ai lu deux choses dans les médias que je voudrais rectifier. D'abord les concerts des INSUS ? se font avec trois membres de TÉLÉPHONE. Mais sans moi, ce n'est pas une reformation de TÉLÉPHONE. J'y tiens, ce groupe, c'est ma vie" confie Corine MARIENNEAU. "Ce n'est pas moi qui ai refusé de jouer avec eux. Moi, je ne demandais que cela. Depuis vingt ans, je leur propose de faire une tournée d'adieux, pour boucler la boucle. Je n'ai pas de réponse. Nous sommes partis sans dire au revoir à notre public. Cette intégrale, c'est ma manière de clore notre histoire".
Une intégrale en effet disponible avec deux inédits datant du début des années 80, "La même chose" (en écoute ici) et "Ma guitare est une femme". Le label Parlophone réédite l'ensemble du répertoire du groupe TÉLÉPHONE, cinq albums originaux et deux disques enregistrés en live, ainsi qu'un nouveau Best of. "C'est la première fois que je réécoutais tous nos albums. Et j'ai pris mon pied (rires). Cela va sembler prétentieux, mais c'était un sacré groupe de rock. Puissant, parfois très beau. Quand on jouait ensemble, on était surhumains. Le reste du temps, on était de pauvres petits humains, avec nos petits problèmes. Ce gâchis me chagrine. La première intégrale sortie en 1996 était une catastrophe, le son était mauvais, les inédits scandaleux. Quand j'ai appris qu'une nouvelle sortirait, j'ai insisté pour en contrôler le contenu. Si cette intégrale est la dernière, autant qu'elle soit superbe. Je me suis aperçue que le catalogue avait été très mal géré. Les bandes originales de l'album "Dure limite", en 24 pistes, ont disparu, par exemple. Cet été, on a fait du mieux possible avec les bandes qu'on avait. Et les cassettes que j'avais gardées. On enregistrait toutes nos répétitions. J'adore TÉLÉPHONE et j'en ai marre qu'on fasse n'importe quoi (ndlr : un album de reprises est également en bacs). J'ai découvert qu'il y avait des fautes partout, dans les pochettes comme les livrets… (sourire). Sur les paroles de la chanson "Fait divers", il était par exemple écrit : "Tu sais ici, on n'aime que la bière", alors que Jean-Louis chante "On n'aime que la pierre"".
Thierry Cadet