Chronique : Sans frontière de Christian Gaubert
Sans frontière : Voilà un livre qui ne manquera pas d’intéresser les passionnés de chanson populaire (et de jazz) qui aiment les gens qui sont dans l’ombre des interprètes…Arrangeur ou orchestrateur de chansons, compositeur de variétés mais aussi de musiques de films, Christian Gaubert est un musicien bien connu des professionnels du XXème siècle.
Un Marseillais à Paris
Né à Marseille en juin 1944, Christian sera formé au Conservatoire de Marseille, notamment par Pierre Barbizet en 1963 – que j’ai eu la chance de croiser chez mon parrain (qui était son ami à La Ciotat. Leurs tombes sont d’ailleurs à quelques mètres l’une de l’autre…). Après avoir commencé à jouer du piano dans une pizzeria à 12 ans pour se payer une mobylette, l’adolescent fait partie d’orchestres de danse dès ses 16 ans. On peut l’entendre au Casino de Bandol, dans le dancing le Vamping à Marseille…
C’est en 1965 que Christian « monte » à Paris et rencontre grâce Paul Mauriat grâce au patron du Vamping (Mauriat y avait joué dans les années 50). Et Mauriat lui présente Francis Lai. Grâce à ses deux musiciens reconnus, Gaubert va orchestrer les chansons d’Aznavour pendant une dizaine d’années (« Emmenez-moi, « Désormais », « Non, je n’ai rien oublié », « Les plaisirs démodés » « Comme ils disent »…) et composer une quinzaine de titres pour Mireille Mathieu (grâce à Georgette Lemaire !)…
Compositeur des plus grands
On ne compte pas les interprètes pour lesquels il va orchestrer ou composer (d’Annie Philippe à Céline Dion, en passant par Nicole Croisille, Guy Marchand, Gilbert Bécaud, Serge Lama, Yves Duteil)..
Il va aussi composer des musiques de films après avoir orchestré celle d’ « Un homme et une femme » et de « Love Story » signées Francis Lai. A son palmarès, il y aura aussi les arrangements d’« A nous les petites Anglaises » composée par Mort Shuman et la composition des musiques de la série TV « Nestor Burma ».
Comme beaucoup de « gens de l’ombre » de la musique, Christian enregistrera des disques de chanteur dans les années 70 et 80. Et si ses deux fils sont aussi musiciens, la mère du dernier, Karine, est aussi une bonne chanteuse entendue sur quelques-unes de ses bandes originales de films…
Sans oublier que Christian Gaubert fait partie des membres de la SACEM très impliqués dans la défense du droit d’auteur.
Un tout petit livre – enrichi d’interviews (notamment de Serge Elhaïk), de photos – qui se dévore en quelques heures.
A noter que le livre a été édité à compte d’auteur, tout comme un CD du même nom, arrangé et joué par Christian, avec la participation de son fils Julien, guitariste, et aussi de Vincent Beer-Demander, virtuose de la mandoline.
Même s’il manque les crédits des titres, on y reconnaît quelques reprises (« La habanera », « La ballade irlandaise », « Le Parrain », « L’aventure c’est l’aventure », « La petite fille au bout du chemin », « Nicaragua »)
JPP