On avance d'Alain Souchon : Pas de place aux regrets !
C’est une évidence, on a pas assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens… De nos jours, ce vers peut nous faire sourire. Pourtant, si on laisse les références à l’actualité de côté, le refrain d’Alain Souchon nous délivre un message bien plus important ! Revenons sur On Avance d’Alain Souchon.
Un cadre idyllique…
En écoutant On Avance, nous sommes dans un premier temps immergés dans une histoire sans réel sens. Ni début, ni fin mais un refrain qui raisonne en nous : On avance, on avance on avance.
Pourtant dès le premier couplet, le chanteur brosse le portrait d’un cadre des plus paisible. En effet, parlant à la première personne, Alain Souchon nous décrit les contemplations d’un homme assis près de sa famille. Le cadre est idyllique. La famille est allongée sur les transats, le soleil brille et sa villa est entourée de mimosas.
Cependant, par-dessus le bonheur en apparence, Souchon regarde les jeunes filles en train de se baigner. Tout de suite, il se remémore « les chansons d’amour d’autrefois » et une irrépressible attirance se profile alors :
Des villas, des mimosas,
Au fond de la baie de Somme,
La famille sur les transats,
Le pommier, les pommes.
Je regardais la mer qui brille dans l’été parfait.
Dans l’eau se baignaient des jeunes filles qui m’attiraient.
Le présent avant tout !
Soudainement, le chanteur se rend compte de l’importance du temps présent. Pourquoi s’entêter à ressasser le passé, à rêver d’une vie révolue alors que le bonheur est sous nos yeux ? Autrement dit, le chanteur prend conscience que les jours heureux sont sous ses yeux.
Ainsi le coeur de la chanson se retrouve dans le pré-refain :
Tous ces petits moments magiques
De notre existence
Qu’on met dans des sacs plastique
Et puisqu’on balance,
Tout ce gaspi de nos cœurs qui battent,
Tous ces morceaux de nous qui partent,
Y’en avait plein le réservoir
Au départ.
Balancer, gaspiller, morceler ou partir. Tant de verbes pour décrire notre indifférence à la beauté du présent. Dans une quête perpétuelle du bonheur nous oublions la beauté du temps présent. Le temps est un joueur avide comme disait Baudelaire… Il s’égraine qu’on le veuille ou non. Il froisse les peaux et nous éloigne de ceux que l’on aime.
Fort de ce constat, on comprend aisément l’importance du refrain. La morale devient limpide :
On avance, on avance, on avance.
C’est une évidence :
On a pas assez d’essence
Pour faire la route dans l’autre sens.
On avance.
On avance, on avance, on avance.
Tu vois pas tout ce qu’on dépense. On avance.
Faut pas qu’on réfléchisse ni qu’on pense.
Il faut qu’on avance.
On comprend alors que le temps avance et qu’il faut chérir l’instant présent. Rien n’est plus beau ni satisfaisant que de prendre conscience de notre joie présente. Quoi qu’on y fasse, on avance. Le temps avance et la vie aussi. Impossible de faire demi tour. Les jours heureux passent et ne reviendront pas, l’instant présent étant unique.
Une très belle chanson, incontournable du répertoire ! N’hésitez-pas à écouter la version acoustique, elle est tout simplement magnifique !
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