C’est le 29 août 1960 que naît à Paris Körin Ternovtzeff, d’un père ukrainien et d’une mère française. La jeune femme grandit au sein d’une famille mélomane, ce qui a pour avantage de lui donner une vocation qu’elle n’aurait certes pas trouvé dans une scolarité vite abrégée. En pleine période punk, Körin est attirée par le milieu musical, qu’elle intègre en tant que roadie, travaillant sur les éclairages de quelques groupes rock en tournée.
C’est en accompagnant le groupe TELEPHONE, alors étoile montante du rock français, que la jeune femme fait la connaissance du guitariste Olivier Caudron (dit Olive), ami d’enfance de Jean-Louis AUBERT et « compagnon de route » du groupe, qu’il n’a pas intégré. Désirant s’affirmer en tant que musicien, Olive prend langue avec Körin, qui a appris à jouer de la basse, et la batteuse Violaine : les trois jeunes gens fondent le trio Lili Drop, que sa composition originale (un garçon, deux filles) n’empêche pas de se positionner comme l’un des espoirs du rock français.
En 1979, le single « Sur ma mob » remporte un succès à la radio, bien que ne se vendant que moyennement. Lili Drop est très présent sur la scène rock mais les relations de Körin avec le leader du groupe Olive, très grand consommateur de drogue, sont des plus chaotiques. Dès 1982, la bassiste commence à s’émanciper, en écrivant d’abord des textes qu’elle destine à Lili Drop.
C’est finalement en solo qu’elle interprète ses chansons, la même année : sous le nom de Körin Noviz, elle sort un premier 45-tours, « Je veux jouer à tout », qui passe à peu près inaperçu. Cet échec ne décourage pas Körin. Toute jeune maman d’une petite fille, elle continue sa carrière en solo après la séparation de Lili Drop : en 1984 sort un nouveau disque, « Blanche-Neige », à l’occasion duquel elle adopte son pseudonyme de ENZO ENZO. Le succès commercial ne venant toujours pas, la jeune musicienne participe à d’autres aventures, notamment en tant que choriste et accompagnatrice pour le chanteur de flamenco Roé.
Bien qu’appréciant sa participation aux créations musicales de Roé, ENZO ENZO est toujours attirée par l’idée d’une carrière individuelle : ayant écrit une chanson pour l’un des poulains de l’éditeur Max Amphoux, elle se retrouve finalement amenée à l’interpréter elle-même. La sortie en 1988 de son nouveau 45-tours, « Pacifico », la relance en tant que chanteuse solo. Malgré des ventes moyennes, la maison de disques croit suffisamment en ENZO ENZO pour lui faire sortir un autre single en 1990, puis un premier album à son nom quelques mois plus tard.
Désormais artistiquement très éloignée de ses débuts punk-rock, ENZO ENZO s’affirme comme l’une des interprètes les plus sensibles et originales d’une chanson française douce et décalée, métissée de rythmes jazzy et latino. C’est avec le single « Les Yeux ouverts » qu’elle est vraiment révélée au grand public : porté par le succès de la chanson, l’album se vend à plus de cent mille exemplaires. Lancée pour de bon, ENZO ENZO réalise en 1992 une tournée européenne.
En 1994, son second album (Deux) fait plus que confirmer le succès du précédent, en s’écoulant à 300 000 exemplaires, grâce notamment au titre « Juste quelqu’un de bien », écrit par Kent. ENZO ENZO couronne ce triomphe par la Victoire de la musique de la meilleure interprète féminine.
Mais en 1997, son troisième album (Oui) obtient un succès moindre que les précédents. Bien qu’un peu déçue, la chanteuse défend avec brio son album dans une longue tournée française et internationale. La carrière d’ENZO ENZO continue, marquée par des pauses plus ou moins régulières : elle revient en 2001 avec un nouvel album, Le Jour d’à Côté.
En 2003, cette interprète rompue aux scènes les plus diverses se produit dans une nouvelle tournée ; l’année suivante, paraît l’album Paroli. ENZO ENZO aborde le monde de l’enfance avec Chansons d’une Maman en 2007 et Clap ! en 2009. Clap ! est l’occasion d’un spectacle enchanteur et coloré, dans la tradition de la chanson pour enfants « de qualité ». Têtue en février 2010 voit la chanteuse revenir à un répertoire plus adulte.