Maurice CHEVALIER, né Maurice Auguste CHEVALIER, est né le 12 septembre 1888 à Paris. D’abord chanteur de « caf’conc' » dans le quartier de Ménilmontant, qu’il contribue à populariser, Maurice CHEVALIER devient un des artistes les plus populaires du music-hall français, avant d’entamer une fructueuse carrière d’acteur à Hollywood dans les années 30.
C’est en 1909 qu’il tombe amoureux de MISTINGUETT et qu’il quitte la chanteuse FRÉHEL. Leur liaison s’arrêtera en 1919. Désormais jeune premier, Maurice CHEVALIER incarne pendant les années folles un gandin frivole à l’accent faubourien qu’il garde lorsqu’il parle, en réalité parfaitement, anglais.
Le phonographe relaie ses succès à la scène dans diverses revues et opérettes. « Valentine » et « Dans la vie faut pas s’en faire » seront deux triomphes au sein des années 20, toutes écrites par Albert WILLEMETZ.
En 1927, Maurice CHEVALIER se marie avec Yvonne VALLÉE et commence, cette même année, une carrière cinématographique à Hollywood qui l’éloignera de la France jusqu’en 1935 où il s’illustre notamment dans les deux versions, anglaise et française, de « La veuve joyeuse » d’Ernst LUBITSCH. Maurice CHEVALIER rencontre Duke ELLINGTON qu’il fait engager pour sa première partie à Broadway. Maurice CHEVALIER rencontre aussi à Hollywood Marlène DIETRICH, ce qui entraînera son divorce avec Yvonne.
Le tube qui le fait connaître aux États-Unis est composé par Al SHERMAN et Al LEWIS, et s’intitule « Living In the Sunlight, « Loving In the Moonlight » (du film de la Paramount « The Big Pond (La grande marre) »). Puis, en perte de vitesse à Hollywood, Maurice CHEVALIER décide de rompre avec la MGM et de rentrer en France.
En 1935, ce sont de nouveaux succès de la chanson : « Prosper » (1935), « Ma pomme » (1936), « Y’a d’la joie » (1937) créée par un jeune auteur dont le nom deviendra célèbre, Charles TRENET.
En 1939, après la déclaration de la guerre, Maurice CHEVALIER va chanter pour les troupes sur le front de l’Est de nouvelles chansons dont « D’excellents Français » (paroles et musique de Jean BOYER et Georges VAN PARYS), cette chanson fut le symbole de la « drôle de guerre », ou la « Marche de Ménilmontant » (1941), en hommage à son enfance.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, durant l’occupation allemande, Maurice CHEVALIER anime sur Radio-Paris de nombreuses émissions. Maurice CHEVALIER n’arrêtera de travailler qu’en 1942 ; reproche lui en sera fait à l’heure de l’épuration de la Libération alors qu’il est déjà condamné à mort par contumace par un tribunal spécial à Alger le 27 mai 1944.
Dans les années 60, Le Canard enchaîné révèlera que Maurice CHEVALIER, fin 1942, se serait beaucoup démené pour aller chanter… en Tunisie afin de soutenir le moral des soldats qui combattaient les Alliés. En fait, Maurice CHEVALIER ne mit jamais les pieds en Afrique du Nord durant la guerre. Joséphine BAKER, agent du contre-espionnage pour la Résistance, aux avances de qui Maurice CHEVALIER a résisté dix ans plus tôt, par la de lui comme d’un collaborationniste nazi sur Radio Londres en mai 1944.
Pierre DAC fit depuis Londres une parodie grinçante de la chanson « Et tout ça, ça fait d’excellents Français » contre Maurice CHEVALIER, en raison de son manque d’engagement au côté de la Résistance, l’accusant notamment de lâcheté, alors que Maurice CHEVALIER protégeait une famille juive, sa compagne Nita RAYA (danseuse et comédienne d’origine roumaine) et les parents de celle-ci auxquels il fournit de faux papiers. Menacé d’être fusillé à la Libération, Maurice CHEVALIER est finalement sauvé par le Parti communiste et lavé de tout soupçon de collaboration.
Pierre DAC vint en personne demander au comité d’épuration que Maurice CHEVALIER soit entièrement et complètement blanchi. Le 30 novembre 1945, un rapport du comité national d’épuration des professions d’artistes dramatiques et lyriques, adressé au ministre des Beaux-Arts, conclut à la complète innocence de Maurice CHEVALIER. C’est par la chanson « Fleur de Paris » (1945) qu’il affirmera son blanchiment et son nouveau départ.
Très vite, Maurice CHEVALIER renoue avec le succès, allant même jusqu’à s’illustrer dans les années 60 dans un genre inattendu, le twist, avec « Le twist du canotier », enregistré avec le groupe rock français d’Eddy MITCHELL, Les Chaussettes Noires. À cette époque, Maurice CHEVALIER parraine également dès 1966 la jeune carrière de Mireille MATHIEU qui deviendra très vite une vedette internationale.
De sa seconde moitié de carrière cinématographique, Maurice CHEVALIER participera notamment à l’adaptation américaine de la trilogie de Marcel PAGNOL « Fanny » de Joshua LOGAN en 1961, dans laquelle Maurice CHEVALIER interprète le rôle de Panisse.
En 1967, Maurice CHEVALIER décide de mettre un terme à sa carrière et entame une tournée d’adieux à travers le monde. Le succès est au rendez-vous partout où il passe, dans près de vingt pays dont le Canada, la Suède, l’Angleterre, l’Espagne, l’Argentine et les États-Unis, où Maurice CHEVALIER reçoit un Tony Award spécial, venant couronner sa prestigieuse carrière.
Hospitalisé à l’hôpital Necker pour un blocage des reins en décembre 1971, Maurice CHEVALIER s’y éteint le 1er janvier 1972, à l’âge de 83 ans.
Souvent affublé d’un canotier, d’une canne et d’un nœud de papillon, Maurice CHEVALIER représenta au long de sa carrière une certaine image de la France et du français à l’étranger, et notamment aux États-Unis (« Ariane », ou la comédie musicale aux neuf Oscars et trois Golden Globe Awards « Gigi ») : celle du Parisien typique, gouailleur, souriant, désinvolte et charmeur. Star internationale de son vivant, Maurice CHEVALIER est aujourd’hui encore l’un des chanteurs français les plus connus dans le monde.
En France, il existe plusieurs rues portant le nom de Maurice CHEVALIER, comme dans le quartier de La Bocca à Cannes où se trouve sa villa La Louque, à Goussainville ou Niort, mais la plus célèbre se trouve à Marnes-la-coquette, là même où l’artiste avait acheté une maison en 1952. L’école communale porte également son nom. Un timbre sera édité à son effigie en 1990.