Marie LAFORÊT, de son vrai nom Maïtèna Marie Brigitte DOUMENACH est née le 5 octobre 1939 à Soulac-sur-Mer (Gironde). Appelée ainsi d’après les noms de sa tante et de sa mère : Marie-Thérèse et Marie-Louise SAINT GUILY. La famille de son père, l’industriel Jean DOUMÉNACH, était originaire d’Olette, village des Pyrénées-Orientales, situé sur les rives de la Têt. Son arrière-grand-père du côté paternel, Louis DOUMENACH, avait dirigé à Lavelanet, en Ariège, une entreprise textile (effilochage), et son grand-père avait construit des cabanons à Soulac en Gironde en 1886. Pendant la guerre, son père fut détenu comme prisonnier de guerre en Allemagne et Marie, sa sœur Alexandra et leur mère connurent beaucoup de privations. À trois ans, selon les révélations ultérieures de la chanteuse, Marie LAFORÊT subit par un voisin un traumatisme sexuel sévère, dont les souvenirs la marquèrent pour longtemps.
Après s’être rapprochée de la religion et avoir réfléchi un temps sur l’idée d’aller au couvent, Marie LAFORÊT suivit à Paris des études au lycée Jean de La Fontaine, où elle commença à éprouver un intérêt vif pour ses premières expériences du jeu dramatique, qui eurent pour elle un bénéfique effet cathartique.
La carrière de Marie LAFORÊT commença par hasard, après qu’elle eut remporté le concours Naissance d’une étoile, organisé par Europe n° 1 en 1959. Marie LAFORÊT y aurait remplacé sa sœur au pied levé… et put décrocher un rôle dans un film de Louis MALLE, « Liberté ». Remarquée par Raymond ROULEAU,Marie LAFORÊT fréquenta les cours de théâtre de celui-ci. Le projet de film de Louis MALLE fut en fin de compte abandonné et finalement c’est avec Alain DELON et Maurice RONET dans « Plein soleil » de René CLÉMENT qu’elle fit sa première apparition remarquée au cinéma.
Les rôles se suivirent, en 1961 Marie LAFORÊT épousa le réalisateur Jean-Gabriel ALBICOCCO qui la fit tourner dans deux de ses films. En février 1963, Marie LAFORÊT sort son premier 45 tours qui marquera sa carrière pour toujours. Ce fut l’avènement des « Vendanges de l’amour », énorme succès, écrit par Danyel GÉRARD. Après sa rupture avec ALBICOCCO, Marie LAFORÊT eut ses trois enfants avec Judas AZUELOS, homme d’affaires d’origine marocaine juive, son mari entre 1965 et 1967, puis plus tard, en 1971 Alain KAHN-SRIBER, homme d’affaires et collectionneur d’art.
Les tubes s’enchaînèrent « Viens sur la montagne », « La tendresse », « Katy cruelle », « La bague au doigt », « Marie-douceur, Marie-colère » (adaptation de « Paint It Black »), « Manchester et Liverpool », « La voix du silence » (version française de « Sounds Of Silence »), « Ivan, Boris et moi », « Mon amour, mon ami », « Que calor la vida ».
À la fin des années 60, Marie LAFORÊT entama un tournant et souhaita orienter sa carrière vers des titres plus personnels et notamment puisés dans les folklores américains et européens, sorte de world music dont elle sera une pionnière en France. Cette période, située entre 1968 et 1972, fut sans doute la plus riche et la plus authentique sur un plan artistique, l’amenant sur les scènes du monde entier. Marie LAFORÊT signe alors chez Polydor et après un dernier album très personnel en 1972 qui fut un échec commercial, elle décide de renoncer à ses goûts musicaux pour se laisser guider par ses producteurs et répondre aux attentes d’un public plus large.
Trois grands succès marquèrent cependant cette période « Viens, viens » en 1973 (repris depuis par Najoua BELYZEL ou Chimène BADI) – adaptation d’un tube allemand, « Cadeau » en 1974 adaptation du tube country « No Charge », et « Il a neigé sur Yesterday » en 1977 – chanson-hommage aux BEATLES.
En 1980, Marie LAFORÊT épouse Pierre MEYER, puis en 1990 Éric de LAVANDEYRA, agent de change, dont elle se sépare en 1994. Peu de disques sortent malgré quelques tentatives en 1982 par exemple avec « Blanche nuit de satin » (reprise de « Nights In White Satin » du groupe The MOODY BLUES).
Marie LAFORÊT revient en 1993 avec un album dont elle signe tous les textes, sans pseudonyme cette fois, « Reconnaissances » dont seront issus deux singles « Genève…ou bien » et « Richard Toll ». En 1998, son album « Voyages au long cours » contient dix-sept inédits enregistrés sur scène lors d’une tournée mondiale (1969-1970).
Après avoir joué Maria CALLAS, dans « Master Class » pour laquelle elle eut d’excellentes critiques (nomination aux Molières en 2000 pour son interprétation), Marie LAFORÊT remplace Isabelle MERGAULT dans la pièce de Laurent RUQUIER « La presse est unanime », en 2003. Marie LAFORÊT a également joué durant un mois à l’Espace Cardin en 2004 dans « Jésus la Caille » de Francis CARCO, aux côtés de Jean-Edouard LIPA (« Loft Story »). Marie LAFORÊT participe chaque semaine sur Europe 1 à l’émission de Laurent RUQUIER « On va s’gêner ».
La chanteuse remontera sur scène du 14 au 16 juillet 2005, dans le cadre du Festival Juste pour rire de Montréal, qui sert d’avant-première à une série de spectacles au Théâtre des Bouffes-Parisiens, à Paris, du 12 au 24 septembre 2005, pour son premier tour de chant depuis 1972.
Marie LAFORÊT a été mariée quatre fois et est la mère de trois enfants : Lisa Azuelos (née en 1965), la réalisatrice du film « LOL », Jean-Mehdi-Abraham Azuelos (né en 1967) (enfants de Judas Azuelos) ainsi que Ève-Marie-Deborah (née en 1974, fille d’Alain Kahn-Sriber).