Charles Trenet : connaissez-vous l’histoire de Douce France ?
En 2001, la France perdait l’une de ses plus grandes étoiles. Nul n’ignore l’immensément célèbre chanson Douce France de Charles Trenet. Melody vous propose un retour sur son histoire et les accusations qui en ont découlé quatre ans après sa publication, en 1947 !
Un hommage à la France millénaire ?
Charles Trenet, né le 18 mai 1913 à Narbonne, a bouleversé la chanson française en offrant certains des plus beaux morceaux du XXe siècle. Ses succès, intemporels, puissants et mémorables, ont traversé les générations et les frontières, et continuent de tenir à ce jour une place importante dans le cœur des Français. Parmi eux, « Douce France », écrite en 1943.
La date n’est pas anodine. La France, comme beaucoup d’autres pays, vit au rythme de l’occupation depuis trois ans. S’inspirant d’une tirade de la « Chanson de Roland » où ce dernier, mourant, s’adresse à sa Dulce France, Charles Trenet interprète ce titre pour la première fois sur la scène des Folies Bergère. En temps de guerre, cette chanson est reçue par beaucoup comme un acte de résistance. Autrement dit, une ode à une France non occupée qui manque à son peuple.
De plus, Charles Trenet y évoque le cher pays de son enfance en soutien aux expatriés de force, prisonniers de guerre ou travailleurs du STO, le Service de Travail Obligatoire.
Une toute autre lecture après la guerre…
Au sortir de la guerre, en 1947, le chanteur est dans la tourmente pour ce titre qu’il a composé avec le pianiste Léon Chauliac trois ans plus tôt. À l’heure de la chasse aux « collabos », c’est une toute autre interprétation que certains Français font de cette chanson. En effet, certains y voient des éloges au régime de Vichy, en lien avec les relations que le chanteur aurait entretenues avec le gouvernement collaborationniste.
Un autre titre, « La marche des jeunes » (1941), ne fait qu’accentuer l’ambiguïté de l’attitude de Trenet. Celui que l’on surnommait le « Fou chantant » était, selon les rumeurs, séduit par les idées du gouvernement de Pétain. De plus, il aurait écrit cette deuxième chanson comme un titre de propagande, une incitation auprès des jeunes Français à travailler dans les Chantiers de jeunesse.
Des accusations infondées
Alors, même si les paroles de « Douce France » semblent beaucoup moins ambiguës, le doute persiste. Si bien que l’artiste finit par être condamné à 5 mois d’inactivité à la Libération. L’ambivalence est également présente du fait que le chanteur est accusé d’être juif.
En effet, Trenet est l’anagramme de Netter, un nom à consonance juive. Face à l’absurdité des accusations, le chanteur prouve sa non-judaïté. Ainsi, Trenet n’est pas déporté vers les camps de concentration.
Quoi qu’il en soit, « Douce France » fait partie des grandes chansons, des titres intemporels qui ont façonné la variété française, inspiré de nombreux artistes et qui possèdent cette petite touche de mélancolie que l’on aime tant.
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