Daniel Balavoine : sa vie, ses batailles
A l’occasion de la commémoration des 35 ans du décès de Daniel BALAVOINE, Mélody vous invite à découvrir l’engagement, notamment caritatif, qui a ponctué la carrière et la vie de l’un des artistes les plus populaires de sa génération.
Le chanteur, qui se décrit comme “attiré” depuis son adolescence par le militantisme, prend parti dès 1980 lorsqu’il s’oppose sur un plateau télé à François Mitterrand, se faisant défenseur de la jeunesse française. Cette altercation mythique est le début d’une succession de prises de position qui participeront à la renommée du chanteur. Interrogé sur cet échange qui est rediffusé lors de l’émission “L’invité du jeudi”, le 12 Novembre 1981, Balavoine le commente : “Ce qui me surprend, c’est que je crois que j’aurai pu faire la même chose hier”. Il décide de s’exprimer à nouveau égratignant Mitterrand et d’autres hommes politiques au passage, quitte à ne pas chanter lors de l’émission. Il évoque la fiscalité, la sécurité sociale et les droits des travailleurs immigrés, avant de conclure : “Ils manquent d’idées, on est là pour leur en donner : c’est pour ça qu’on a voté. Si vous avez besoin d’un coup de main, on peut venir !”. A noter que cette émission est à revoir à partir du 12 janvier sur Melody.
A l’instar d’autres artistes de l’époque, tels que Michel BERGER ou RENAUD, Balavoine fait entendre sa voix dans ses textes, mais aussi dans les médias et en s’engageant personnellement auprès des plus démunis.
Décrit comme, “une voix que l’on avait jamais entendu” par son amie France GALL, Balavoine fut sans relâche défenseur des droits des plus précaires, en commençant par proposer le concept d’une banque alimentaire en 1983, qui donnera, 2 ans plus tard, l’idée à Coluche de créer les Restos du coeur dont Balavoine sera le tout premier parrain. A la disparition du comédien, c’est un autre chanteur engagé, Jean-Jacques GOLDMAN, qui se placera symboliquement à la tête des Restos du cœur, en plus de son engagement par ses chansons sur la Shoah, le féminisme, et de sa prise de position contre le Front National.
Par la suite, l’interprète de “Mon fils, ma Bataille” sera à l’origine d’une importante mobilisation pour lutter contre la famine et la pauvreté en Afrique. Profondément bouleversé par ce qu’il a découvert lors de sa participation au Paris Dakar de 1983, Daniel Balavoine se promet de ne jamais fermer les yeux sur les injustices de ce monde, qu’elles soient à côté de lui ou à plusieurs milliers de kilomètres. Il participe notamment, en 1985, à un concert contre la famine en Éthiopie, donné par l’association des Chanteurs sans Frontières, auprès d’artistes comme Francis CABREL, Hugues AUFRAY, Véronique SANSON, Laurent VOULZY… Il disparaît le 14 Janvier 1986 au Niger, où il était présent en qualité d’ambassadeur de l’action humanitaire des “Paris du Cœur” pour y construire des pompes à eau à destination des populations les plus précaires.
La tristement célèbre chanson “Partir avant les miens”, presque prémonitoire, 3 ans avant son accident, est l’une des chansons principales de l’album “Loin des yeux de l’Occident”, que le chanteur avait écrit pour dénoncer notamment la torture dans les pays dictatoriaux d’Amérique Latine et la condition des femmes en Afrique.