A Roquebrune-Cap-Martin, des collégiens s'engagent pour gérer et protéger ce bout de littoral
Avec l’appui de l’association ADE, les élèves de la classe 5e Davis, à l’institution Saint-Joseph, vont s’approprier un petit bout de littoral. Pour mieux le connaître… et le protéger.
C’est une première sur le territoire de la Riviera française. Après la création d’une aire terrestre éducative à Sospel, en 2018, une aire marine éducative (AME) vient de voir le jour à Roquebrune-Cap-Martin. Portée par les élèves de la 5e Davis à l’institution Saint-Joseph, par leur professeur principale – Catherine Dolfi – et l’association ADE Méditerranée.
« Un tel projet ne peut exister qu’avec trois piliers: des élèves motivés, des professeurs investis et une direction qui répond présent », assure le responsable de l’association, Bernard Peyrano. D’abord réservée à une classe de collège, l’initiative devrait à l’avenir s’étendre à la primaire, puis au lycée – dès que l’État donnera son feu vert.
Miser sur la pédagogie
Car un tel programme est très encadré, suivi par le ministère de la transition écologique, à travers l’Office français de la biodiversité (OFB). Un dossier a dû être déposé. Et validé, naturellement.
« Le principe, c’est que des élèves s’approprient un morceau du littoral et le gèrent. Nous, on les guide. Les enfants sont des locomotives qui entraînent leurs professeurs de toutes les matières, ainsi que leur famille », souligne Bernard Peyrano.
D’après lui, l’institution bénéficie d’un atout supplémentaire: le collège est labellisé Erasmus, et entretient des liens forts avec l’Instituto comprensivo Pasquale Tola de Sassari (en Sardaigne). « La mer n’a pas de frontière: on ne peut pas dire qu’on ne veut pas des déchets qui arrivent par les eaux… »
Le responsable associatif souligne qu’il conviendra dans un premier temps de faire un état des lieux sur le site choisi. À la recherche d’informations écologiques, sociales, politiques, économiques… « Beaucoup de choses sont faites pour réparer la mer. Mais pour notre association, l’essentiel c’est de ne pas l’abîmer. Et tout ceci passe par la pédagogie. Mais ce n’est pas parce qu’on veut protéger la mer qu’on veut tout interdire. L’idée c’est d’apporter des connaissances, pas de tout bloquer », résume Bernard Peyrano. Qui entend faire une demande de labellisation auprès de l’OFB au printemps, pour reconnaître et mettre en valeur la qualité du travail mené.
« Respect et ouverture »
Catherine Dolfi assure, pour sa part, être « très contente de porter ce projet avec cette classe ». Entre autres parce qu’elle enseigne l’italien, et que tous les élèves qu’elle encadre en tant que professeur principale ne suivent donc pas ses cours. « Cela favorisera la cohésion », se réjouit-elle. Même enthousiasme du côté de la directrice adjointe du collège, Caroline Bonnet Saint-Georges.
Qui voit dans cette mission au long cours une « belle expérience d’apprentissage sur le terrain ». « Les élèves découvriront notamment des métiers. Ce projet s’intègre aussi dans un objectif de l’établissement: donner le sens du respect et de l’ouverture », souligne-t-elle. Consciente que cette nouvelle génération a été sensibilisée à l’environnement depuis la maternelle.
Et a accepté de jouer le jeu de la transmission auprès des parents. « On a toujours une image d’ado rebelle. Mais beaucoup ont une foison d’idées. Ils font moins de bruit mais sont efficaces… »
Source : Nicematin