Iolanda Cristina GIGLIOTTI aka DALIDA, patronyme italien postérieurement francisé en Yolanda, est née le 17 janvier 1933 au Caire.
Chanteuse et actrice, DALIDA est issue d’une famille d’origine italienne. Son père, Pietro GIGLIOTTI est premier violon à l’Opéra du Caire, sa mère Giuseppina GIGLIOTTI est couturière. DALIDA est la seule fille d’une famille de trois enfants: Orlando est l’aîné et son frère cadet, Bruno, est né en 1936 (par la suite, il prendra pour nom de scène ORLANDO, le prénom de son frère aîné, et deviendra l’agent artistique de DALIDA).
À la fin de l’année 1933, DALIDA est plongée dans le noir à cause d’une infection des yeux. Cet accident de santé provoquera chez elle de violents maux de tête et un strabisme convergent. DALIDA étudie dans une école religieuse de Choubra et fait ses premiers pas sur scène dans le club de théâtre de l’école. Après avoir travaillé dans la maison de couture Donna où elle devient mannequin, DALIDA remporte en Égypte quelques concours de beauté, dont le titre de Miss Égypte en 1954, et tourne dans plusieurs films de série B. Puis à l’âge de 21 ans, DALIDA gagne Paris dans l’espoir de faire carrière dans… le cinéma.
Pourtant, c’est la chanson qui fera de DALIDA une star. À la recherche de nouveaux talents, Bruno COQUATRIX remarque DALIDA à la Villa d’Este et au Drap d’Or (restaurants-cabarets parisiens), et lui suggère de participer au concours Les n°1 de demain, organisé à l’Olympia. Sont présents Eddie BARCLAY, et Lucien MORISSE, directeur des programmes d’Europe 1. Ce dernier, subjugué par le charme oriental de DALIDA, la convoque dans ses bureaux et prend sa carrière en main.
En 1956, DALIDA publie son premier 45 tours « Madona », une adaptation française d’un titre portugais d’Amália RODRIGUES « Barco Negro » – puis suivra « La Violeterra », sans grand succès non plus. Lucien MORISSE propose alors à DALIDA de reprendre « Bambino » de Marino MARINI (« Guaglione »), initialement prévue pour Gloria LASSO. « Bambino » se vendra à un demi million d’exemplaires. DALIDA sera la première à recevoir un disque d’or pour ce dernier, puis un disque de platine (1964) et un disque de diamant (1981), créé spécialement pour elle. Sur sa lancée, DALIDA réalisera les premières parties de Charles AZNAVOUR et Gilbert BÉCAUD.
Lucien MORISSE, qui l’épouse en 1961 (ils divorceront l’année suivante), en fera une immense vedette populaire, grâce à « Come prima », « Gondolier », « Les gitans », « Histoire d’un amour », « J’ai rêvé », « Les enfants du Pirée », ou « Romantica ».
Durant les années 60, DALIDA contre les yéyés avec « Itsi bitsi, petit bikini », « Garde-moi la dernière danse », « Le jour le plus long », « Le petit Gonzalès », « Chaque instant de chaque jour », « La danse de Zorba », « Les grilles de ma maison » ou « Le temps des fleurs ».
Les années 70 verront naître une nouvelle DALIDA qui fera évoluer son répertoire. Plus grave, DALIDA interprète « Avec le temps » de Léo FERRÉ ou « Je suis malade » de Serge LAMA, ainsi que des chansons devenues des standards comme « Il venait d’avoir 18 ans » (signée Pascal SEVRAN) ou « Ta femme ». Pour autant, parallèlement, DALIDA ne renonce pas aux succès plus populaires et légers, à l’instar de « Darla dirladada », « Paroles, Paroles » (en duo avec Alain DELON), ou « Gigi l’Amoroso ».
En 1976, DALIDA est la première artiste française à s’initier au mouvement disco avec « J’attendrai », « Besame mucho », « Génération 78 », « Le Lambeth Walk », ou « Laissez-moi danser (Monday, Tuesday) », tous d’énormes tubes. Puis, DALIDA crée un succès raï en 1977, inspiré par un folklore égyptien. Jeff BARNEL réarrange ce qui deviendra un véritable hymne au Moyen-Orient: « Salma Ya Salama ».
Les années 1980 débutent avec un spectacle au Palais des Sports de Paris. DALIDA revient à des textes plus intimistes, tels que « Il pleut sur Bruxelles », « À ma manière » ou encore « Mourir sur scène », l’un de ses plus grands succès.
Pourtant, en dépit de cette réussite professionnelle, DALIDA n’est guère heureuse dans sa vie personnelle. La plupart de ses histoires d’amour finissent mal, trois de ses amants se suicident: Luigi TENCO, Lucien MORISSE et Richard CHANFRAY. En 1986, DALIDA interprète une chanson autobiographique sur un texte de Didier BARBELIVIEN, « Les hommes de ma vie », bilan fort mélancolique de sa vie amoureuse où sont évoqués très clairement ses amours suicidées.
Durant la dernière année de sa vie, revenant du tournage du « Sixième Jour » dans lequel DALIDA a interprété la lavandière Saddika, coupée de son public jusqu’à la rentrée 1987 pour cause de préparation d’une comédie musicale (dans laquelle elle devait jouer le rôle de Cléopâtre) et d’une pièce de théâtre, DALIDA tombe dans une profonde dépression nerveuse.
DALIDA finit par se suicider dans sa maison de la rue d’Orchampt, dans le quartier de Montmartre, dans la nuit du 2 au 3 mai 1987, par surdose de barbituriques. DALIDA laissera deux lettres, l’une à ORLANDO et l’autre à son compagnon François NAUDY, ainsi qu’un mot: « Pardonnez-moi, la vie m’est insupportable ».
DALIDA s’était investie dans plusieurs causes: la lutte contre le sida, les radios libres en étant la marraine de la radio NRJ, mais elle était également une icône de la culture homosexuelle, défendant la gay-pride et étant proche d’artistes et hommes politiques homosexuels tels que Pascal SEVRAN et Bertrand DELANOË.
Depuis sa disparition, DALIDA est devenue une référence. Dans les bacs, ses compilations et anciens albums s’écoulent toujours autant à chaque (ré) édition, ORLANDO son frère, n’a eu de cesse de remixer ses chansons, notamment durant les années 90 et 2000 – enfin, à la télévision, un téléfilm en deux parties lui sera consacré, en 2005, réalisé par Joyce BUNUEL.
Une place porte également son nom, à Paris, non loin de la rue d’Orchampt où DALIDA résidait. Une ville de Paris qui lui consacre, régulièrement, des expositions d’images et de sons pour rappeler le souvenir de cette grande chanteuse ayant vendu ses disques à travers le monde, surtout en France, mais aussi en Italie, en Espagne, en Belgique, en Suisse, en Allemagne, en Égypte, au Canada, au Moyen-Orient, au Japon, en Amérique du Sud… Près de 140 millions de disques au total.