Charles TRENET, est né Louis-Charles-Augustin-Georges TRENET, le 18 mai 1913 à Narbonne. En 1920, ses parents divorcent. Charles TRENET partage alors son enfance entre Narbonne où réside sa mère, et Saint-Chinian où habite son père, Lucien, notaire et violoniste amateur.
Enfant, Charles TRENET découvre le théâtre, la poésie et le sens du canular, par l’intermédiaire d’Albert BAUSIL, poète perpignannais ami de son père. Dès l’âge de 13 ans, il publie des poèmes sous le pseudonyme de CHARLES ou Jacques BLONDEAU, et joue dans différentes pièces de théâtre.
En 1928, Charles TRENET quitte Perpignan pour Berlin où vivent finalement sa mère Marie-Louise et son second mari, le réalisateur Benno VIGNY. Charles TRENET fréquente les écoles d’art, puis à 16 ans revient en France, et se rapproche du poète Albert BAUSIL. Il se destine alors à la peinture, et prépare un roman « Dodo Manières », qui sera publié en 1939.
Durant les années 30, Charles TRENET quitte Narbonne pour Paris dans le but de poursuivre dans le journalisme. Il rencontre Antonin ARTAUD, Jean COCTEAU et Max JACOB auxquels il confie ses envies littéraires, puis s’inspirant de PILLS et TABET, il forme en 1933 le duo CHARLES ET JOHNNY avec son ami le pianiste suisse Johnny HESS.
Au cabaret Le Bœuf sur le Toit, ils rencontrent Jean SABLON, auquel ils confient l’interprétation de la chanson qu’ils ont composée « Vous qui passez sans me voir ». Elle deviendra bientôt un succès planétaire. Joséphine BAKER leur met alors le pied à l’étrier en convainquant Henri VARNA de les prendre sous contrat au Palace.
C’est au cabaret du Grand Hôtel Noailles de Marseille, que Charles TRENET est surnommé le « fou chantant ». Il compose alors ses plus grandes chansons : « Y’a d’la joie », « Je chante », « Fleur bleue ». « Y’a d’la joie » est d’abord interprétée par Maurice CHEVALIER au Casino de Paris, puis dans le film « L’homme du jour » de Julien DUVIVIER. « La valse à tout le monde » est interprétée par FREHEL, et « Quel beau dimanche » par Lys Gauty. Charles TRENET ne chante pas encore ses succès.
C’est en 1937, chez Columbia, que Charles TRENET enregistre « Je chante » et « Fleur bleue », suivis en janvier 1938, par « Y’a d’la joie », une chanson enfin gravée par son créateur. Deux mois plus tard vient son premier grand triomphe sur la scène d’un music-hall, à l’A.B.C. Charles TRENET chante également au micro de Radio Cité, notamment le titre « Boum ! », pour lequel il reçoit sa première consécration, le Grand Prix de Disque. Cette même année, Charles TRENET tourne en vedette dans les films « La route enchantée » et « Je chante ». Le « fou chantant » entame une longue tournée internationale qui le conduit en Angleterre, Espagne, Italie, Maroc, Grèce, Turquie, Égypte – et même aux Etats-Unis (quelques années plus tard).
Vient ensuite la Seconde guerre mondiale. Charles TRENET évoque cette période de l’Occupation dans une seule chanson, « Nous, on rêvait », écrite en 1992. Il admet que cette sombre période a tari son inspiration : selon lui, ses œuvres postérieures à la guerre n’ont plus la fraîcheur et l’insouciance de ses premiers refrains.
Les années 50 verront Charles TRENET aligner de nouveaux succès, « La mer », « Nationale 7 », « La folle Complainte », « Moi, j’aime le music-hall » ou « L’âme des poètes ».
Les années 60 seront beaucoup plus difficile à cause de la vague yéyé. Charles TRENET se fait plus rare sur scène. Naissent alors des rumeurs de pédophilie. L’artiste est incarcéré en 1963 pour avoir reçu chez lui un jeune homme mineur. « Je n’en ai rien à faire, laissons parler » disait-il alors. En 1968, le chanteur a 55 ans et trente années de carrière.
Charles TRENET fera ses adieux à l’Olympia, en 1975. Il a alors 62 ans.
Durant la décennie 80, Charles TRENET reviendra cependant à la scène, notamment en 1983 à l’occasion du Festival « Juste pour rire » de Montréal. Quatre ans plus tard, âgé de 74 ans, Charles TRENET obtient un grand succès au Printemps de Bourges où Jacques HIGELIN, inconditionnel des chansons de Charles TRENET, l’avait déjà imposé lors du premier festival, en 1977.
En mai 1993, Charles TRENET fêtera ses 80 ans sur scène de l’Opéra Bastille devant le Président de la République François MITTERAND. En 1999, il est fait membre de l’Académie des Beaux-Arts après avoir été refusé à l’Académie française en 1983. Il enregistre sa dernière chanson « Les poètes descendent dans la rue » en studio le 5 mars 1999 avec des musiciens de l’Orchestre philharmonique de Radio France à l’occasion de la première édition du Printemps des Poètes. Son dernier concert a lieu, en novembre 1999, Salle Pleyel à Paris, où il donne trois récitals, chantant assis.
Charles TRENET s’éteindra à peine deux ans plus tard, le 19 février 2001, à Créteil.