Jean FAUQUE donne de la voix pour "Laisse venir - Dans les sillons d'Alain BASHUNG"
Alain BASHUNG, après avoir travaillé avec les plus grands, de Boris BERGMAN à Jean FAUQUE, en passant même par Serge GAINSBOURG, est décédé d’un cancer le 14 mars 2009 à Paris, quelques jours après avoir reçu trois Victoires de la Musique, dont celles de l’ »Artiste masculin de l’année » et « Album de chansons de l’année » pour le disque « Bleu pétrole« . Il avait 61 ans. Six ans après, un projet, « Laisse venir – Dans les sillons d’Alain BASHUNG« , vient de voir le jour. On avait laissé Alain BASHUNG sur un « Bleu pétrole » marqué de son envie de renouer avec un format davantage tourné vers la chanson, après le climax expérimental d’un romantisme noir qu’avait été l’extraordinaire « L’imprudence« , son album précédent. Lui-même nous avait quitté au bout d’une longue chevauchée de plus de trente ans terminée le souffle coupé par la maladie, le chapeau bien calé sur le front haut d’une ultime tournée majestueuse, émouvante, courageuse.
Ce que l’on connaissait moins, c’était que BASHUNG avait déjà ouvert l’horizon d’un nouveau travail expérimental. Dans sa besace gisaient plusieurs morceaux instrumentaux, sans texte, pour la plupart des maquettes coécrites avec son fidèle parolier Jean FAUQUE durant les années 80 et 90, et qui ne demandaient qu’à être remodelés et revigorés pour prendre vie. BASHUNG souhaitait offrir cette matière sonore à des compositeurs pour qu’ils y impriment leurs signatures singulières. C’est après une discussion avec Jean FAUQUE que l’idée m’apparût de reprendre le fil de ce désir alors suspendu. La réunion d’une fine gâchette de musiciens polyvalents (issus du jazz, du rock, de la musique expérimentale ou encore de l’univers classique), tous épris de la musique de BASHUNG, permit alors d’envisager un véritable travail de création, d’arrangement et de reformulation libre de cette matière sonore profonde et riche déclare Maxime MEUNIER, le directeur artistique du projet.
C’est finalement en Alsace, sur les terres d’enfance de BASHUNG, que le projet devait trouver son lieu d’expression et de maturation ; une manière d’aller sonder l’esprit artistique de BASHUNG à la source, dans sa matière irréfléchie, dans sa géographie des entre-deux. Une manière aussi de porter cet esprit, ce souffle artistique comme un héritage, au-delà des hommages trop attendus.
Le projet « Laisse venir – Dans les sillons d’Alain BASHUNG » donnera prochainement lieu à une série de concerts. Par ailleurs, le disque culte « Fantaisie militaire » de l’artiste d’origine bretonne (contenant le classique « La nuit je mens« ), a récemment été réédité dans sa version Deluxe (voir sur ce lien), seize ans après sa parution.
Thierry Cadet