Que deviennent Adel et Frank de 2BE3 ?
2BE3 est un des premiers boysbands français formé en 1996 et composé de trois amis d’enfance originaires de Longjumeau : Filip NIKOLIC (décédé en 2009 d’une overdose de médicaments, à l’âge de 35 ans), Adel KACHERMI et Frank DELAY. Inspiré des boysbands anglo-saxons tels TAKE THAT ou WORLDS APART, la formation aura produit trois albums studio, vendu cinq millions de disques, sans jamais se faire dominer par la concurrence, de G. SQUAD à ALLIAGE. A la fin des années 90, 2BE3 est un véritable phénomène de société, allant même jusqu’à décrocher sa propre sitcom sur TF1, « Pour être libre« . « Partir un jour« , « Toujours là pour toi » (adapté d’un tube du britannique Rick ASTLEY), « Donne » ou « La salsa« , les tubes s’enchaînent durant deux ans. Puis, plus rien. « Les 2BE3, c’est fini, je suis acteur » confie Frank DELAY à nos confrères du « Nouvel Observateur ». Même s’il a intégré le trio GÉNÉRATION BOYS BAND aux côtés de Chris KELLER (G SQUAD) et Allan THÉO (prochainement sur la tournée « Born in 90« ).
« Je suis très fier de mon parcours, j’ai vécu plein d’expériences. Mais aujourd’hui, presque quatorze ans après les 2BE3, je ne veux pas uniquement parler des années 90. J’aimerais qu’on parle de « l’après ». Du fait qu’aujourd’hui, je ne fais plus de musique mais je suis acteur. Je m’éclate, j’ai des projets. Je joue dans « Bonjour Ivresse » au théâtre du Temple, qui s’est jouée à Paris plus de 1 200 fois. Et je serai à l’affiche d’une nouvelle pièce au Nouveau théâtre Edgar, « La famille est dans le pré » …/… Souvent, les gens peuvent me fermer la porte à cause de mon passé. Mon agent, dont je viens de me séparer, a déjà envoyé mon CV sans obtenir de réponse à cause des 2BE3. Mais ce n’est pas arrivé très souvent. J’ai de la chance de pouvoir rencontrer des gens grâce à cette notoriété …/… Dans l’idéal, j’aimerais tourner dans un long-métrage mais je ne vise pas le premier rôle. J’aimerais tourner avec DUPONTEL, qui est complètement barré, AUDIARD, ou encore BESSON. Mais ce qui m’importe c’est de jouer sur n’importe quel support. Mais je ne prends pas de raccourcis, je ne suis pas pressé non plus. J’ai besoin de me construire en tant qu’acteur. Étant donné mon point de départ, j’avais du chemin à faire. Je n’ai pas mis tous mes oeufs dans le même panier : je ne suis pas que comédien. J’ai des petits trucs à droite à gauche. Par exemple, j’ai aussi une affaire d’épicerie de luxe sur internet, pavillonledoyen.fr. Nous vendons du chocolat, truffes, macarons, du foie gras, des coffrets cadeaux« .
Et Adel KACHERMI, que devient-il aujourd’hui ? Adel n’évolue plus dans le milieu artistique, il est devenu courtier dans l’aviation de luxe, vendant des heures d’avion privé et s’occupant d’événements de luxe. « Nos clients riches dépensent toujours, mais, avec la crise, le mot d’ordre est la discrétion : la tendance bling-bling est devenue plus rare, voire démodée. Ils sont encore plus exigeants sur la qualité et la réactivité du service, il y a de plus en plus de demandes de dernière minute. Nous personnalisons nos services dans les détails, cela peut même aller jusqu’à la couleur de la capsule du café ! J’ai fait privatisé l’Olympia pour l’anniversaire d’un de mes clients. Nous avons fait venir des artistes, DJ et plus de cent invités en avion privé ! » déclare-t-il au magazine « Le Point ». Et l’écologie dans tout ça ?
« Avec Adel, on est toujours en contact Je suis toujours en contact avec lui, on s’appelle régulièrement. On a des enfants qui ont le même âge, on essaie de passer du temps ensemble, on prend des nouvelles. Ça nous arrive de parler des 2BE3 de temps en temps, mais on ne parle pas que de ça non plus. Quoi qu’il arrive, ce qui est sûr, c’est que je ne peux plus partir à l’aventure comme quand j’avais 20 ans. J’ai deux enfants et des responsabilités. Il faut que je remplisse le frigo » poursuit Frank DELAY.
« Moi, après 2BE3, j’ai été saisi d’un immense vertige se souvient Adel KACHERMI à nos confrères de « Gala ». Filip se lançait à la télévision dans la série « Navarro« . Frank voulait lui aussi poursuivre une carrière artistique. Moi, je me cherchais encore. Du coup, j’ai fini par me perdre. Je suis tombé dans une grave dépression. J’ai touché à tout : l’alcool, la drogue… On ne voyait que l’Adel des 2BE3. Je ne savais plus qui j’étais réellement, ni ce que je voulais vraiment faire. Une dépression est parfois salvatrice. Pour m’en sortir, j’ai dû grandir. Faire le deuil des 2BE3 et de ces années intenses. Heureusement, l’amour de ma mère et de mes trois frères m’a servi de socle« .
Par Thierry Cadet