MC SOLAAR est de retour avec "Sonotone"
Dix ans. Une décennie que les fans de SOLAAR attendent un nouveau son. Ce vendredi c'est chose faite avec ce nouveau single, "Sonotone". C’est une certitude, MC SOLAAR est de retour. Son nouvel opus "Géopoétique", le successeur de "Chapitre 7" paru en 2007, sera disponible le 3 novembre. prochain. "J’ai des rides et des poches sous les yeux, les cheveux poivre et sel et l’arthrose m’en veut" rappe l’artiste de 48 ans, sur ce texte évoquant le temps qui passe, porté par une production musclée et rythmée – avec une fois encore un clin d'oeil à… Serge GAINSBOURG.
MC SOLAAR veut s’inscrire dans son époque et pas seulement jouer sur la nostalgie de ses tubes mythiques des années 90 "Bouge de là", "Caroline" ou "Nouveau Western". "Je m’y suis vraiment remis il y a trois ans. J’ai commencé à écrire quatre chansons et là je me suis dit j’ai le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest, quatre points cardinaux, je sais où je vais. Ensuite, j’ai commencé à vraiment travailler sur la production l’été dernier. Et là, je viens de passer des vacances studieuses, enfermé pendant trois mois dans un studio d’enregistrement. Vous en êtes où ? J’ai 19 titres de prêts" confie-t-il à nos confrères du "Parisien". Et la scène ? "Ce n’est pas encore programmé mais j’ai rendez-vous avec mon producteur historique de concert. Et je crois qu’il me réserve quelques surprises…".
Claude M'BARALI alias MC SOLAAR, est l'un des premiers à avoir réussi à populariser le rap en France en le faisant découvrir au grand public, notamment grâce à ses textes nettement moins violents que ceux de ses confrères, de NTM à ASSASSIN. Car l'inspiration de Claude MC n'est pas la cité, mais plutôt Leonard COHEN ou Serge GAINSBOURG (auquel il rend hommage en samplant "Bonnie & Clyde" sur l'album "Prose combat"), les musiques africaines ou les classiques noirs américains de jazz. Dans la catégorie rap français, il est l'un des plus gros vendeurs de disques, avec plus de 5 millions de passages en caisse à ce jour.
Tout commence au début des années 90, le jeune homme dévoile "Bouge de là" (un single basé sur un sample de "The Message" du groupe CYMANDE datant de 1973). Suivront "Victime de la mode" (Top 32 en 1991), "Qui sème le vent récolte le tempo" (Top 39 en 1992) et "Caroline" (Top 4 en 1992), prouvant ainsi que "l'as de trèfle qui pique son cœur" pouvait réaliser une chanson d'amour, une ballade d'été, dans un style rap. Ses albums s'exportent, il collabore avec le groupe américain DE LA SOUL, GURU du groupe GANG STARR sur "Le bien, le mal" (Top 33 en 1993), écoule 400 000 albums et devient en quelque mois seulement, la référence du rap français, forcément décrié par ses confrères de l'époque. Adopté par l’intelligentsia et les milieux cultivés en général, il se voit accusé de compromission avec le système par d’autres rappeurs. Le temps cela dit, fera bien les choses, car aujourd'hui bon nombre de jeunes rappeurs citent NTM, IAM mais aussi MC SOLAAR dans leurs références ultimes.
MC Solaar retourne en studio en 1994 pour enregistrer la suite, le successeur de "Qui sème le vent récolte le tempo" : "Prose combat". L'opus se vendra à 100 000 exemplaires dès les dix premiers jours de sa sortie en France. Il devient aussi une des meilleures ventes dans vingt autres pays, porté par les tubes "Nouveau western" (Top 4 en 1994), "Séquelles" (Top 19 en 1994) et "Obsolète" (Top 29 en 1994). Le jeune homme est élu "Artiste masculin de l'année" aux Victoires de la Musique.
Sortiront dans la foulée "Paradisiaque" (1997), "MC Solaar" (1998) et le live "Le tour de la question" (1998). En 2001, sans Universal mais distribué par Warner, son album "Cinquième as" est (là encore) acclamé par la critique (et s'écoule à 600 000 copies). "Solaar pleure" et "Hasta la vista" se classeront tous deux (et pour la première fois) n°1 en France.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Au début des années 2000, un procès est lancé par l'artiste envers son ancien label, les accusant d'avoir violé sa signature en ne publiant pas le second disque dans les trois mois suivants la remise des bandes. En 2004, le verdict tombe, la cour de cassation donne raison au rappeur, mais l'interdit d'exploiter les masters de ses quatre premiers albums, privilège accordé à… Universal. Depuis, les radios et les télévisions ne peuvent donc diffuser "Caroline" ou "Les temps changent" sans en demander l'autorisation à Universal, qui, évidemment, s'y oppose, privant ainsi toute une génération des textes de Claude M'BARALI.
En 2013, FRÉRO DELAVEGA reprend "Caroline" de SOLAAR, en version acoustique. Une vidéo qui atteindra bientôt les deux millions de vues sur YouTube.
Thierry Cadet