EUROVISION : Alma a-t-elle une chance de gagner ?
Sans parler des soit-disant votes géopolitiques, qui s'appliquent parfois, certes, quand aucun candidat ne sort véritablement du lot (ce qui n'était pas le cas de la Norvège en 2009, de l'Allemagne en 2010, de la Suède en 2012 et 2015, ou de l'Autriche en 2014, puisque leurs vainqueurs étaient très largement au-dessus), la chanson d'ALMA "Requiem", est-elle à la hauteur ? Alors que ce tango 2.0 endiablé s'y prêterait (comme au sein du clip), ALMA est statique, et ne bouge pas, pas plus que d'éventuels danseurs qui auraient été les bienvenus. "J’essaie de bouger autant que je peux. J’ai plutôt l’habitude de chanter derrière un piano, la danse n’est pas mon principal talent" confie-t-elle aux journalistes sur place, à Kiev. "Requiem" est moins évident que "J'ai cherché" à la première écoute, mais pourquoi pas ? "Je suis plus soucieux cette année que l'an dernier" confie Edoardo GRASSI, le chef de la délégation française, à nos confrères du site Pure Charts.
"Le challenge est double. On vit sous l'aura mais aussi l'ombre d'AMIR qui a eu une année mythique après l'Eurovision. Je ressens plus la pression du public français qui, même s'il adhère au choix d'ALMA, n'hésite pas à me rappeler que "AMIR c'était mieux". Ces mêmes personnes qui, au début quand on a annoncé AMIR avec "J'ai cherché", avaient critiqué ce choix… ALMA commence enfin à marcher en radio avec "Requiem", ça a pris plus de temps qu'AMIR c'est vrai. J'étais inquiet au début mais c'est normal, c'est une artiste qui s'est faite connaitre après l'annonce, contrairement à AMIR, qui était déjà connu grâce à "The Voice"".
Pour info, la France n'a pas remporté le concours depuis 1977 avec Marie MYRIAM et "L'oiseau et l'enfant" – même si elle s'est distinguée à plusieurs reprises depuis, notamment en 1990 (2ème avec Joëlle URSULL et "White & Black Blues" signé Serge GAINSBOURG), en 1991 (2ème avec AMINA et "Le dernier qui a parlé"), en 1993 (3ème avec Patrick FIORI et "Mama Corsica"), en 2001 (4ème avec Natasha ST-PIER et "Je n'ai que mon âme"), en 2002 (5ème avec Sandrine FRANÇOIS avec "Il faut du temps" signé Patrick BRUEL), en 2009 (8ème avec Patricia KAAS et "Et s'il fallait le faire") et bien sûr en 2016 (6ème avec AMIR et "J'ai cherché"). "Il y a plusieurs raisons" poursuit Edoardo GRASSI. "Le choix artistique d'abord. On a proposé des titres qui n'étaient pas dans les attentes du public européen. Niveau mise en scène on était derrière les autres, et aussi les relations diplomatiques avec les autres pays n'étaient pas soignées. Pour moi, c'était primordial. C'était ma première démarche en arrivant à ce poste". A suivre…
Thierry Cadet