Daniel GUICHARD : "Je me suis fait baiser régulièrement !"
C'est à l'occasion d'une nouvelle interview réalisée par Bastien KOSSEK pour le site Hors Format (voir sur ce lien), que Daniel GUICHARD est revenu avec la franchise qui le caractérise sur son parcours. Pour Hors Format, l’idée n’est pas de faire une interview de plus. La préparation de ces moments précieux débute toujours avec la volonté d’aller plus loin, et d’être différent, dans le fond comme dans la forme. Celui qui s'est fait connaître du grand public au début des années 70, et qui était en tournée jusqu'au printemps dernier (incluant un passage sur la scène du Grand Rex de Paris, les 17 et 18 janvier 2015), reprendra la route dès l'automne prochain. Il prépare notamment la parution d'un nouveau DVD live. "Je crois que c’est important pour ceux qui m’aiment bien, c’est un souvenir. Au fond, peu importe à combien d’exemplaires on peut vendre les enregistrements en public : quelques milliers, un peu plus, ou un peu moins, ce n’est pas un problème …/… Sur la dernière tournée, on avait fait le calcul : entre les musiciens, les techniciens, et tous ceux qui jouent un rôle dans cette aventure, on était trente-quatre ou trente-cinq. On peut parler d’argent, ce n’est pas un problème. Je vous donne un exemple : la jauge moyenne d’une salle doit coûter entre 5 000 et 8 000 euros. Si vous souhaitez bloquer une salle pour l’année suivante, vous versez 50 % à la réservation. Si vous voulez faire une tournée de quarante dates, avec des Olympia, préparez votre chéquier…" confie-t-il.
Je crois que c’est important pour ceux qui m’aiment bien, c’est un souvenir. Au fond, peu importe à combien d’exemplaires on peut vendre les enregistrements en public : quelques milliers, un peu plus, ou un peu moins, ce n’est pas un problème…
En 1969, alors qu'il est en contrat avec Barclay, la maison de disques décide de se séparer de toutes une partie de son catalogue. "C’est vrai que là, ils ont viré tout le monde ! Déjà, un tout petit peu avant, ils avaient laissé partir Maxime LE FORESTIER, qui avait ensuite fait "Parachutiste". Ils ont viré SARDOU, qui a été faire très vite "Les bals populaires" chez Trema, DAVE qui est allé faire "Vanina" un an après, C. JEROME, qui est parti faire "Kiss Me". Et puis, deux ou trois autres dont j’ai oublié les noms. Avant ça, on était une bande de potes tous ensemble. Eux, ils ont cartonné ailleurs. Moi, je suis resté, car, en parallèle, je travaillais au stock, chez Barclay …/… Mais je me suis fait baiser régulièrement (sourires) ! C’est simple : Barclay, c’est le seul avec qui ça a roulé, à peu près …/… Puis, on a commencé à parler de moi en 1971, et il y a eu "Faut pas pleurer comme ça" et "Mon vieux" un an plus tard. Ensuite, il y a eu "Je t’aime, tu vois". Et, on a fait l’Olympia en vedette, aussi, en 1974".
Concernant ses projets discographiques, Daniel GUICHARD ne semble pas encore presser de donner un successeur à son dernier album "Notre histoire", paru l'an dernier (voir sur ce lien). "Récemment, j’ai fait le point par rapport à cet album. Il y a de formidables chansons qui avaient le potentiel pour devenir des succès. Erreur de ma part : j’ai orchestré ces chansons comme on le faisait dans les années soixante-dix, justement. Ce disque, on le vendra toujours. Et si, par hasard, demain je refais un tube, cet album sera dans ceux qui tourneront bien parmi ceux que j’ai réédités. Mais, techniquement, la réalité est que le son est un peu chargé pour la diffusion radio. La compression est telle qu’il faut que moins de sons ne se détachent. C’est vraiment de la technique, là… …/… Vous voyez, "Notre histoire", c’est encore un truc que j’ai fait à l’ancienne. J’ai trop chargé les orchestrations, j’ai mis trop de choses. Je me suis filé une contrainte de sortie, alors que j’aurais dû prendre un peu plus le temps de les réécouter. Trois mois, six mois plus tard. J’aurais viré plein de trucs, j’aurais fait quelque chose de plus simple …/… "Mots d’amour" (ndlr : que le chanteur n'a encore dévoilé que sur scène) sonne comme un tube, mais ce n’est pas encore tout à fait en place. On se cherche…". Aura-t-elle des sonorités électro, comme il l'avait chanté chez DAVE, sur France 3 (voir sur ce lien) ? "J’ai essayé, mais non, ce n’était pas ça…". Ou plus de cuivres ? "J’ai essayé… Mais, moins de cuivres (rires) ! Il faut trouver le juste milieu. Sur scène, on s’est amusé à faire ça, mais ça changera. Il faut que ce soit plus dépouillé, avec une figure de guitare qui sera sans doute un peu différente. Mais, dans l’esprit, on n’est pas très loin. C’est pareil pour "Tambours de guerre", qui déménage pas mal, même si on n’a pas encore trouvé la bonne formule… J’ai la chance d’aller en chaussons dans le studio qui est chez moi, à trente mètres de la maison. Ça aide. Pour autant, la tête fraîche, on la garde difficilement en studio …/… Je vais vous dire : je ne suis pas pressé de les enregistrer. Je préfère faire ça à l’ancienne, comme PIAF, BREL, et d’autres. C’est à dire que je les chante d’abord sur scène, je les fais évoluer, et quand on aura trouvé le truc (il claque des doigts), on l’enregistrera".
Thierry Cadet